Numérique responsable en entreprise : comprendre et agir
Le numérique responsable est un élément important à considérer pour les entreprises avec une démarche RSE. Et à la question, comment être plus responsable avec les outils et produits numériques ? Voici quelques idées et mises en perspective…
Numérique responsable : qu’est-ce que c’est ?
Le numérique responsable recouvre deux sujets fondamentaux qui font écho aux enjeux de la RSE. Le premier est l’axe environnemental. Le numérique a un poids important dans la consommation des ressources et l’émission de gaz à effet de serre, et contribue à l’impact écologique humain. Le deuxième est l’axe sociétal avec l’enjeu d’accessibilité du numérique à tous. Nous ne sommes pas tous égaux devant ces technologies.
Numérique responsable : plus d’impact environnemental qu’on ne le pense
On considère souvent que le numérique a peu d’impact sur l’environnement, car on pense d’abord à des données immatérielles. Or, pour circuler, les données ont besoin d’équipements et d’infrastructures. Ces derniers sont en général regroupés selon 3 grandes catégories : les terminaux utilisateurs, les data centers, et les infrastructures réseaux.
En 2019, il existait dans le monde 34 milliards d’équipements électroniques pour 4,1 milliards d’utilisateurs, selon le siteGreenIT.fr. On estime que l’empreinte écologique du numérique va passer en 15 ans, de 2010 à 2025, de 2,5 % à 6 % de l’empreinte mondiale. Cela équivaut, selon les indicateurs considérés, de 2 à plus de 5 fois l’empreinte de la France.
L’ADEME estime à 20 kg équivalent CO2 l’émission produite par un smartphone sur son cycle de vie. Cela vous semble peu ? Multipliez ce chiffre par les 3,5 milliards présents sur Terre… Outre l’impact sur le réchauffement climatique, les objets numériques sont riches en métaux. Plus de 50 métaux sont présents dans nos smartphones actuels et incluent les terres rares qui sont très complexes à extraire et recycler.
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Numérique responsable : un impact sociétal important
Moins médiatiques que les impacts environnementaux, les impacts sociétaux de l’omniprésence du numérique sont pourtant majeurs. Selon l’INSEE, 17 % de la population française est concernée par l’illectronisme. Il s’agit de la difficulté, voire l’incapacité, à utiliser les appareils numériques et outils informatiques, en raison d'un manque ou d'une absence totale de connaissances à propos de leur fonctionnement. Des associations luttent contre ces difficultés, c’est par exemple le cas d’Emmaüs Connect (que nous avons choisi de soutenir chez Cegos).
Au-delà de l’inclusion de tous, la problématique du handicap concerne aussi le numérique. Depuis 2012, le Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) s’impose dans tous les sites web publics. Il fournit un panel de recommandations, qui concernent par exemple : le contraste, la lisibilité, la gestion des images, l’accès avec des technologies d’assistance.
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Comment mettre en place une démarche de numérique responsable dans son entreprise ?
Plusieurs guides de bonnes pratiques ou labellisations existent. En France, on retiendra, le label Numérique Responsable (label NR), porté par le Ministère de la Transition Ecologique, l’ADEME et le WWF.
Parmi les bonnes pratiques, on peut citer par exemple :
- Désigner un référent numérique responsable
- Définir les indicateurs clés à mesurer
- Faire participer vos équipes à une Fresque du Numérique pour comprendre collectivement les enjeux et leviers à votre disposition
- Former vos développeurs à l’écoconception de services numériques, et à leur accessibilité
- Prolonger la durée de vie de vos appareils en décidant de reporter le remplacement de votre flotte, ou, si vous devez remplacer, choisir du matériel labellisé
- Réfléchir à la gestion responsable des données que vous collectez
- Proposer à chacun de ses collaborateurs de réfléchir à leurs stockages : mails et fichiers notamment. Pour mobiliser, on peut organiser par exemple un Digital Clean’up où l’on consacre tous ensemble 1h à ce sujet. C’est ce que nous avons fait chez Cegos lors de la semaine du Développement Durable 2022, avec environ 130 participants !
Au-delà des économies d’énergie et de frais de fonctionnement que vous ne manquerez pas de générer. Cette démarche est porteuse de sens et d’impact, à la fois pour vos collaborateurs, mais aussi, au-delà, à toutes vos parties prenantes.
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