Achats responsables : 3 axes pour les pratiquer dès maintenant !
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) se décline partout. La fonction Achats, pas seulement les acheteurs, sont concernés. La réglementation se durcit, notamment sous la pression de l’Union européenne. Même les consommateurs sont motivés, voire impliqués dans le développement durable. Détaillons ensemble les 3 axes qui permettent aux acheteurs professionnels de pratiquer des achats responsables.
Pour pratiquer des achats responsables, il faut être capable d’agir en respectant simultanément les 3 piliers du développement durable : Planet, People et Profit (3P) ; c’est-à-dire l’environnement, les personnes (ressources humaines) et pérenniser la santé financière de l’organisation. Le vrai défi réside dans l’exigence de respecter chacun des 3P pour la même action et non pas de saupoudrer, de temps en temps de l’écologie, puis plus tard du social, voire du financier.
Regardons maintenant chacun des 3 axes pour mettre progressivement en application la RSE aux Achats.
Axe 1 : les fournisseurs
Commençons par l’axe le plus simple. Ciblons ainsi des fournisseurs qui peuvent eux-mêmes attester de leur engagement en matière de RSE. Vérifions si par hasard ils n’ont pas déjà un agrément RSE suite à un audit, des certifications sociales et environnementales, des engagements formels vis-à-vis des orientations décrites dans l’ISO 26000, des preuves de signatures de chartes, etc.
Envisageons aussi très sérieusement des fournisseurs appartenant au Secteur du Travail Protégé et Adapté (STPA), c’est-à-dire des Entreprises Adaptées (EA) ou des Etablissements et Services d’Aide par le Travail (ESAT). Ces organisations très demandeuses de débouchés commerciaux s’avèrent souvent très compétitives et réactives.
Concrètement en amont des appels d’offres, les acheteurs peuvent utiliser ce type de critères dans leurs questionnaires de présélection (Request For Quotation, RFI).
Axe 2 : les produits/prestations
Après avoir sélectionné des fournisseurs pratiquant a priori la RSE, intéressons-nous maintenant aux biens et/ou services qu’ils délivrent. Comme précédemment, essayons de privilégier des produits/services pour lesquels des labels existent. Il s’agit le plus souvent de produits respectueux de l’environnement car recyclables, recyclés, réparables et/ou réutilisables, bref intégrés ou intégrables à une filière d’économie circulaire.
Avant de passer au troisième axe, essayons de combiner les deux premiers grâce par exemple à la quantification de l’empreinte carbone. Celle-ci s’utilise comme critère supplémentaire de comparaison d’offres produit/fournisseur concurrentes. Elle mesure l’optimisation de la localisation des sources d’approvisionnement, des modalités de transport, … Par ailleurs, elle alimente le bilan carbone de l’entreprise acheteuse.
Axe 3 : les processus et pratiques Achats
On termine logiquement par l’axe le plus exigent et qui met le plus en avant le professionnalisme des acheteurs. Ils se positionnent en garants de pratiques achats responsables à chacune des étapes du processus d’acquisition de ressources extérieures.
Ces pratiques ″responsables″ concernent tous les acteurs impliqués dans les actes d’achats, donc pas seulement les acheteurs. Ainsi, les prescripteurs, comptables, qualiticiens, approvisionneurs, juristes, … susceptibles d’être en lien avec les fournisseurs sont également concernés par ces aspects éthiques et déontologiques. Citons la qualité de la relation avec les fournisseurs basée sur le respect des personnes. Pensons aussi aux exigences réglementaires ou légales relatives à l’équité, la propriété intellectuelle, la fraude/corruption (Loi Sapin2), le devoir de vigilance, …Ces dernières visant également à induire des comportements et postures responsables dans la relation client-fournisseur.
Les organisations Achats les plus exemplaires en matière de RSE s’alignent sur les recommandations données par la norme ISO 20400 spécifiquement dédiée aux achats responsables. Pour la petite histoire, notons que cette norme internationale créée en 2017 a été très inspirée par un référentiel français (FDX 50135) de 2009.
Le niveau ultime de reconnaissance pour une organisation Achats, c’est la signature de la Charte Relations fournisseurs et achats responsables (RFAR) puis l’obtention du label du même nom qui s’appuie justement sur la norme ISO 20400.
Les professionnels Achats en première ligne
Encore plus transversale que jamais, la fonction Achats s’implique davantage dans les enjeux RSE. Ainsi elle renforce son propre processus en croisant les 3 piliers du développement durable avec ses 3 axes d’action à impact pour l’entreprise : Fournisseur/Produit/Process.
Il s’agit de fondations solides pour continuer d’accompagner les évolutions imminentes, comme par exemple le reporting de durabilité demandé par l’Union Européenne au travers de la Directive CSRD. Pas étonnant qu’on observe déjà la création de postes spécifiques comme acheteurs référents achats responsables ou Sustainability procurement managers.