Managers : les 5 tâches à déléguer à l’IA
71 % des salariés pensent que la plupart des professionnels utiliseront au moins une forme d’IA en 2024 (Hubspot). À mesure que cette vague déferle dans le monde de l’entreprise, la boîte à outils des managers s’agrandit. Optimisation du temps, aide à la prise de décision, contrôle de la performance… Il existe une myriade de tâches sur lesquelles l’intelligence artificielle s’avère une bonne alliée pour les managers. On vous dit tout sur le management augmenté par l’IA générative.
1. Les tâches administratives du quotidien
Puisqu’elle induit l’automatisation, l’IA est particulièrement pertinente lorsque les managers effectuent des tâches routinières et répétitives.
Ce sont des activités qui ont peu de valeur ajoutée comme :
- rédiger ou classer des mails,
- effectuer des relances
- planifier des réunions,
- prendre des RDV,
- traduire des textes,
- produire des contenus
Tout cela peut être réaliser via la suite outils Microsoft 365 Copilot ou GammaApp. On parle de compte-rendu de réunion, slides de présentation, feedbacks, propositions commerciales, fiches de postes, grilles d’entretien….
Par ailleurs, avec la généralisation du télétravail et l’éclatement géographique des équipes, les managers passent de plus en plus de temps à articuler les agendas de leurs collaborateurs. Une IA comme Motion peut ici être d’une grande aide en matière de gestion de planning. En croisant les contraintes calendaires des membres d’une équipe, « elle peut optimiser la présence des salariés sur site et mieux organiser le roulement d’une équipe», illustre une consultante experte chez Cegos.
2. La distribution de tâches
Avec l’IA, la planification peut même devenir plus stratégique. « Dans le cadre de la gestion d’un projet, une IA peut suggérer la manière dont le projet peut être découpé et indiquer la durée de chaque tâche », explique l’experte. L’IA Notion peut même créer un tableau qui indique qui gère quoi comme tâche.
Lorsqu’elle est corrélée avec des outils RH, l’IA est également en mesure de coordonner des ressources. C’est-à-dire qu’elle est capable d’attribuer les tâches d’un projet en fonction des compétences et des niveaux de responsabilité de chaque collaborateur. C’est par exemple le cas du logiciel SIRH Eurecia, qui embarque de l’IA.
Dans la même logique, l’IA peut être capable d’évaluer la performance de chaque membre d’une équipe à partir d’indicateurs précis. Elle est aussi capable d’identifier ses éventuelles lacunes dans une logique d’amélioration continue. Si elle est, cette fois-ci, corrélée à des outils de gestion de la formation, l’IA peut suggérer des parcours d’apprentissage répondant aux besoins spécifiques des collaborateurs.
3. L’analyse de données Excel
Les managers sont nombreux à jongler avec Excel tout au long de la journée pour générer des statistiques par site, réaliser des tableaux croisés… Pour ces tâches, le point fort pour les managers des outils boostés à l’IA, comme Zoho Sheet ou Power BI, c’est la data visualisation. Il s’agit de la capacité à retranscrire de façon graphique (via diagrammes, histogrammes…) des chiffres au format brut. Cela permet notamment aux managers de rendre plus attractifs leurs documents de reporting.
A condition d’y être formés. « Les IA ontologiques sont pertinentes lorsque ces données sont volumiques et ne sont pas toutes issues du même fichier. Pour autant, elles ne sont pas si faciles à manipuler », prévient l’experte. L’IA n’étant pas fiable à 100 %, les managers ne peuvent toutefois pas s’en contenter. Lorsque l’IA exploite de grands volumes de données, ils doivent faire preuve de vigilance, et « faire le contrôle du travail obtenu, une IA pouvant s’appuyer, sans que le manager le sache, sur des données fictives ».
4. La prise de décisions
Puisqu’elle exploite une vaste quantité de données et les rend intelligibles, l’IA permet aux managers de prendre des décisions plus éclairées, basées sur des chiffres. Grâce à elle, ils peuvent :
- identifier plus tôt des signaux faibles,
- mieux évaluer des risques,
- obtenir en temps réel l’impact d’une décision,
- prédire des scenarios…
L’intuition, qui reste indispensable à tout bon manager, est aujourd’hui enrichie par l’IA, notamment par ses scénarios, analyses, curations…
En matière d’animation d’équipe, l’IA s’avère également facilitatrice. En effet, elle peut aussi être une bonne partenaire pour des actes purement managériaux. On parle de résoudre un conflit entre deux salariés, fédérer son équipe autour d’un nouveau projet… Ainsi, l’IA permet aux managers de développer leur leadership. « Sur ChatGPT ou Mistral AI, les managers peuvent faire part de leurs difficultés face à une situation. Ils expliquent les actions déjà menées et peuvent se voir proposer des conseils pertinents face à leur problématique», assure notre experte Cegos.
5. L’IA comme une opportunité de se rapprocher de ses équipes
On l’aura compris, l’IA ne va pas remplacer les managers, loin de là. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’en confiant certaines de ses tâches à l’intelligence artificielle, les managers peuvent gagner du temps. Ils et elles sont ainsi capables de réinjecter ce temps gagné dans des tâches à plus forte valeur ajoutée, le cœur de leur métier. Grâce à l’IA, les managers vont pouvoir d’avantage manager.
Ils auront ainsi plus de temps pour :
- prendre des nouvelles de leur équipe,
- mener davantage d’entretiens individuels,
- participer activement à la montée en compétences de leurs collaborateurs,
- mener des ateliers collaboratifs,
- dégager de nouvelles idées…
« L’IA facilite le travail des managers et leur redonne un peu de "bande passante". Ainsi, elle est souvent considérée comme une baguette magique au service de la productivité des managers. Alors que le taux d’engagement au travail décroit, elle doit aussi leur permettre d’être plus à l’écoute de leur équipe. Finalement, l’IA doit permettre aux managers de passer davantage de temps avec leur équipe », rappelle l’experte de Cegos.
En cela, l’IA constitue une opportunité pour les managers de développer leur posture de coach. C’est en cela qu’elle permet de les "augmenter". Une mini-révolution dans leur pratique managériale qui suppose, avant de passer à l’expérimentation, d’être formés, entre autres, à la rédaction de prompts, aux biais algorithmiques perpétués par l’IA, à la confidentialité des données et plus globalement à l’éthique. Et bien sûr un prérequis indispensable pour tous les managers : sensibiliser et former leurs équipes à l’IA.