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Récemment nous nous sommes allés visiter l’admirable exposition parisienne des photographies de Willy RONIS à la Monnaie. Mais quel rapport peut-il bien y avoir entre la photographie et le management ?
Pour le comprendre, suivez nous dans une visite subjective de cette exposition, centrée sur deux photographies :
La première, « Nu provençal – Gordes - 1949 » est célèbre (c’est l’affiche de l’exposition) : passant devant la salle de bains, Willy Ronis dit à Marie Ange : « Reste comme tu es ». Elle est penchée sur une vasque en train de se rafraichir. La photographie fige un instant, la tension de cette position inconfortable, donc éphémère. Cette position nous invite aux suggestions imaginaires autant sur « l’avant » que sur « l’après ».
La seconde, « Chez un vigneron de Cavignac – 1945 » : peu importe si que ce soit vrai ou non, mais les sourires éblouis des trois protagonistes sur la photographie - le vigneron avec son verre à la main, une femme le servant en fixant l’objectif et un troisième homme - nous disent tout de leur satisfaction.
En quoi ces photographies nous interpellent-elles en tant que managers ? Dans notre rapport aux temps passé, présent et futur : le lien entre l’instant, « l’avant » et « l’après », dans chacune de nos pratiques managériales.
Cette question de la mise en perspective de l’instant présent par le manager en amène d’autres, essentielles sur le terrain de la crédibilité managériale :
Parmi les points de vigilance induits par ces questions celui là nous semble essentiel : dans une période où le changement, vécu précédemment comme exceptionnel et rare, peut vite devenir la norme, le risque est grand de se cantonner à un rôle de manager du « temps présent », illustré par cette phrase souvent entendue : « de toute façon, je ne suis pas là pour longtemps, je vais bouger ». En effet, comment, dans ces conditions, inscrire la valeur ajoutée de son action managériale au-delà de la performance à court terme ? Comment assurer le développement des compétences, le progrès continu, l’accompagnement dans des parcours de mobilité ou d’évolution, la mise en perspective des délégations… ?
Quels sont les enjeux managériaux de ce constat pour l’entreprise ? Dans un contexte d’exigence de résultats, de changements nécessaires à court terme et de recherche d’alignement de la ligne managériale sur le moyen terme, c’est l’image de la fonction managériale et de sa valeur ajoutée perçue par les collaborateurs qui s’en trouve impactée. En effet, individuellement elle révèle le système de valeur personnel du manager et collectivement elle participe de la culture d’entreprise.
Par ailleurs, alors que le contexte peut donner l’impression que rien n’est fait pour durer, les impacts émotionnels négatifs du management sur les collaborateurs risquent de s’ancrer durablement en termes d’image.
Charge alors à l’entreprise d’évaluer les opportunités et risques de ce levier de développement que constitue le management, sur la fidélisation de ses collaborateurs, l’image et l’attractivité de l’entreprise sur le marché de l’emploi, la motivation et l’engagement des équipes ou encore le bien être au travail.
Concernant nos propos sur le management, nous vous laissons juges et nous attendons vos réactions. Quant à l’exposition Willy Ronis, vous pouvez y aller les yeux fermés… enfin, si j’ose dire !
Opération impossible