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Les compétences liées à l’intelligence humaine sont décisives pour appréhender l’IAG de manière éthique et performante. Et cela se vérifie aussi bien pour bénéficier des opportunités liées à l’IA, que pour se protéger des risques que cette technologie présente. Découvrez les compétences les plus importantes à développer dans votre organisation dans ce contexte.
Pour sécuriser et maximiser l’utilisation des IAG au sein de votre organisation, vous pouvez aborder le développement des compétences des managers et de vos équipes autour de 3 angles complémentaires :
- Développer des compétences cognitives spécifiques, comme la pensée critique ou la gestion des biais, pour limiter les risques liés à l’usage des IAG
- Renforcer les compétences socio-émotionnelles qui nous distinguent de l’intelligence artificielle
- Favoriser le "Growth Mindset" (état d’esprit de développement) qui permet à chacun d’apprendre à apprendre, puis de passer à l’action.
Selon Fisher & Scriven (1997), la pensée critique consiste à conceptualiser, analyser, et évaluer les informations pour orienter ses actions et convictions. Concrètement, cela se traduit par :
- L’exploration de la pensée déductive pour résoudre les problèmes,
- L’analyse critique des solutions alternatives,
- La structuration d’arguments robustes,
- L’utilisation de méthodes réfléchies pour une prise de décision éclairée.
Pour contrer les biais et hallucinations générés par l’IAG, il est indispensable de savoir analyser, trier les informations et de remettre en question les réponses et données fournies.
La pensée critique est donc incontestablement une compétence analytique clé dans l’utilisation des IAG. Or, comme le montre la définition de Fisher & Scriven, le processus de la pensée critique mobilise un grand nombre de facteurs, compétences et qualités : « La pensée critique est le processus intellectuel conscient qui consiste, de manière active et efficace, à conceptualiser, appliquer, analyser, synthétiser et/ou évaluer les données collectées ou engendrées par l'observation, l'expérience, la réflexion, le raisonnement, ou la communication, afin de se guider dans ses convictions et ses actions. »
Pour enrichir cette définition, le schéma ci-dessous reprend les caractéristiques de la pensée critique telles qu’établies par Paul et Elder en 2008. On y observe que la pensée critique résulte de l’interaction de nombreux facteurs : des standards intellectuels (clarté, logique, intégrité…) appliqués à des éléments de raisonnement (buts, points de vue, concepts…), eux-mêmes mobilisés en développant de nombreuses qualités propres au fonctionnement humain (humilité intellectuelle, autonomie intellectuelle, confiance en la raison…).
Il est désormais établi que pour bien utiliser l’IAG, il faut savoir en déjouer certains pièges. Mais ces pièges ne sont pas nécessairement liés à la technologie elle-même. Ils sont aussi très liés à nos modes de fonctionnement humains, et parmi eux, à nos propres biais. Les biais sont des « raccourcis de pensée » qui nous aident à agir et à décider plus rapidement.
Si nous voyons bien les avantages de ce processus de pensée dans un monde où tout évolue de plus en plus vite, ce fonctionnement automatique du cerveau peut aussi altérer nos capacités de jugement critique, donc nous induire en erreur.
Deux facteurs viennent tout particulièrement activer ou renforcer nos biais ou « raccourcis de pensée » :
- L’intensité émotionnelle : lorsque nous ressentons fortement quelque chose, notre cerveau imprime notre interprétation de manière plus marquée dans un chemin neuronal.
- Le besoin de rapidité : pour agir rapidement, nous prenons des raccourcis. Nous gagnons du temps en mobilisant des réponses intégrées par le cerveau et évitons ainsi de prendre le temps de traiter l’information. Le stress et la fatigue en particulier favorisent ces « raccourcis du cerveau ».
Deux exemples de biais, ou raccourcis de pensée, qui influencent notre libre arbitre et nos comportements :
- Le biais de fixation
Le biais de fixation se produit lorsqu'une idée ou perspective accapare notre attention et freine notre recherche de solutions alternatives originales. La conséquence la plus dommageable de ce biais ? L'abandon prématuré de la recherche de solutions.
- Le biais d’automatisation
Le biais d’automatisation se produit lorsque nous devons prendre une décision et que nous accordons une confiance exagérée aux machines au détriment de notre propre jugement. Apprendre à déjouer nos propres biais est donc majeur, tant sur le plan personnel que professionnel. Cela se révèle tout aussi fondamental pour l’utilisation éclairée des IAG.
Pour pouvoir exercer sa pensée critique, il faut donc savoir mobiliser plusieurs types de compétences :
- Les compétences cognitives analytiques
Ces compétences permettent d’analyser, de trier et de remettre en question des informations.
- Les compétences socio-émotionnelles
Elles permettent de confronter ses idées, ses convictions dans un échange ouvert avec les autres.
C’est l’association de ces deux types de compétences, analytiques d’une part et socio-émotionnelles d’autre part, qui forme une "macro-compétence" puissante. Celle-ci favorise la prise de décision dans des contextes de plus en plus complexes. Cette capacité à exercer son esprit critique en mobilisant ses compétences analytiques et socio-émotionnelles s’applique donc notamment aux choix et ajustements à opérer dans l’utilisation des IAG.
Les compétences socio-émotionnelles sont particulièrement utiles pour prendre des décisions responsables, construire des relations stables et pérennes, résoudre des conflits. Elles ont un impact sur notre performance, mais également sur notre santé physique et mentale. À ce titre, elles sont autant de leviers que chacun peut déployer dans son quotidien pour gagner en sérénité et en complémentarité avec l’utilisation de l’IAG.
Voici donc quelques-unes des compétences socio-émotionnelles qu’il convient de développer, à titre individuel comme au sein des équipes, pour appréhender et utiliser les IAG en capitalisant sur nos capacités fondamentalement humaines :
Si l’IA commence à décrypter les émotions grâce à l’analyse et au stockage de nos comportements, de nos habitudes, de nos réactions, ses fonctionnalités restent limitées pour faire preuve d’intelligence émotionnelle. Ce concept complexe couvre en effet à la fois l’identification et la gestion de ses propres émotions (facteurs d’intelligence émotionnelle intrapersonnels) et la capacité à comprendre et utiliser les émotions des autres (facteurs d’intelligence émotionnelle interpersonnels)
Les IAG peuvent comprendre les besoins, se montrer compatissantes mais ne prennent pas en compte la subjectivité qui donne accès à l’intelligence émotionnelle et à toutes ses nuances, notion fondamentale au sein de toute organisation.
L’empathie est une compétence fine et multi-dimensionnelle (empathie cognitive, émotionnelle, compassionnelle). Cette compétence est aujourd’hui particulièrement recherchée au sein des organisations pour créer une cohésion sociale et une culture d’entreprise positive. Cette aptitude à ressentir, à sa mettre à la place de l’autre, reste un défi majeur pour l’IA. L’imitation d’un comportement empathique est possible, mais accueillir et répondre de manière parfaitement adaptée requiert complexité cognitive et empathie émotionnelle. L’humain crée de la résonnance émotionnelle à l’heure où la qualité du lien à l’autre devient source de performance.
L’intelligence collective d’un groupe est déterminée par la diversité des personnes le composant et démultiplie la créativité, les idées et les perspectives. Cette diversité est cruciale et tient à de multiples facteurs : la culture, le genre, les modes de fonctionnement du cerveau (neurodiversité)…
Intégrer des profils différents du sien est une aptitude complexe qui n’est aujourd’hui pas maîtrisée par les IA génératives. Cela nécessite de faire appel à ce que l’on pourrait appeler une finesse relationnelle qui se construit sur la base d’expériences, de savoir-être intégrés à notre parcours de vie au fil du temps. La diversité et l’intelligence collective représentant des leviers de performance majeurs pour toute organisation, il est tout particulièrement important de les développer.
Comme le montre le schéma ci-dessous, inspiré du cadre de référence du sociologue et philosophe Edgar Morin, l’individu "audite" son cadre de référence et celui de son interlocuteur pour communiquer efficacement avec lui.
C’est cette conscience de soi et de l’autre qui permet une connexion efficace. Or, saisir le cadre de référence de l’autre (son passé, son expérience, son éducation, ses ressentis…) reste aujourd’hui l’apanage de l’être humain. La capacité à communiquer reste donc une compétence fondamentalement humaine qu’il convient de continuer à développer de manière générale, et en particulier à l’heure des IAG.
L’appropriation efficace et éthique des IAG nécessite de développer certaines compétences cognitives et interpersonnelles. En ce sens, l’émergence et la place grandissante de ces technologies encourage à se former pour s’adapter. Cette nécessité produit un mouvement positif, engageant chacun à devenir acteur de son propre développement, donc de son employabilité.
Pour être capable de faire des choix pour son développement et passer à l’action, l’individu doit "apprendre à apprendre". Et pour apprendre à apprendre, il doit développer ce que Carol Dweck, Professeur de psychologie sociale à l’Université de Stanford, appelle le growth mindset. Dans sa théorie, et comme l’indique le schéma ci-dessous, Carol Dweck oppose le growth mindset (état d’esprit de croissance) au fixed findset (état d’esprit fixe).
-Fixed mindset (mentalité fixe) : Les individus perçoivent leurs talents et compétences comme innés et immuables. Leur réussite dépend de la reconnaissance extérieure, limitant leur capacité à progresser face aux échecs.
-Growth mindset (mentalité de croissance) : Les individus considèrent les compétences comme évolutives, renforcées par l’effort et l’apprentissage. Les défis deviennent des opportunités de progression, où l’échec est perçu comme une étape vers l’amélioration.
Travailler son growth mindset permet d’identifier sa valeur personnelle et ses potentialités de croissance, dans une logique d’apprentissage tout au long de la vie. Cet état d’esprit de croissance ou de développement favorise aussi la résilience et l’adaptabilité, des qualités essentielles pour évoluer dans un environnement de plus en plus marqué par les transformations technologiques et organisationnelles. Nous avons identifié 6 étapes clés pour développer et ancrer cet état d’esprit.
Opération impossible