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Formation, Management, Commercial, Efficacité pro
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Ainsi que je l’évoquais dans un billet précédent sur les différences entre tuteur, coach et mentor, la formation en situation de travail – souvent incarnée, en France, par la personne du tuteur – (re) devient un outil privilégié, souhaité à la fois par les opérationnels et par les personnes accompagnées elles-mêmes. Plusieurs avantages lui sont prêtés : adaptation aux besoins de l’individu, création d’un rapport de confiance facilitateur d’intégration, transfert direct des apprentissages à la résolution des problèmes de terrain, retour immédiat du tuteur sur la mise en œuvre des acquis…
Mais comment assurer l’efficacité de cette formation terrain ? Est il préférable de structurer la démarche, voire de la contrôler ? Plusieurs accords d'entreprise sur le tutorat tendent dans ce sens.
Ou simplement de « créer un environnement favorable » et de laisser ensuite les apprentissages fertiliser ?
Tous les auteurs ne sont pas d’accord, alors je propose une hypothèse…
« Une formation terrain (on the job training) non structurée produit des effets indésirables » disent en substance Jack J. Philips et Ronald I. Jacobs dans leur livre « Implementing On the Job learning », publié par l’ASTD :
Les tenants d’une formation terrain « formalisée » souhaitent donc avant tout mettre la qualité de la formation sous contrôle, pour assurer son efficacité. Au-delà, l’idée est que seule cette structuration permettra de garantir la pérennité de la formation terrain dans l’entreprise : faute de quoi, le seul recours à la bonne volonté finit par s’essouffler…
Structurer la formation terrain pour en assurer la qualité et l'efficience, cela signifie par exemple :
Certains accords d'entreprises françaises traduisent ainsi cette préoccupation de "structurer pour mieux former" :
La plupart obligent l'entreprise à une formation des tuteurs, et prévoient également un réseau, des réunions, permettant à la fois de reconnaître les tuteurs et d'apporter des partages de pratiques. L'accord Caisses Régionales de Crédit Agricole prévoit même un "support de type SVP" pour les tuteurs.
Plusieurs accords prennent en compte le temps requis par l'exercice de la fonction tutorale, qui devient une mission à part entière :
A noter la place prise par la fonction RH dans ce processus de contractualisation : chez Thales Electronic Devices comme chez Caisses Régionales de Crédit Agricole, la DRH est signataire du document qui "contractualise" l'exercice de la mission tutorale - un moyen de résister à la "pression de l'opérationnel"...
Les accords engagent plus ou moins l'entreprise sur la reconnaissance des compétences acquises par le tuteur. L'Accord Thales Electron Devices prévoit que "l'appréciation du niveau de maîtrise du poste du tuteur prendra en compte le bilan de l'action tutorale réalisée". L'accord Caisses Régionales de Crédit Agricole indique que "l'activité de tutorat est explicitement prise en compte dans l'évaluation des compétences et de l'atteinte des objectifs", ainsi que pour l'attribution de PQI.
L'outillage de la fonction tutorale, souvent prévu, reste cependant peu détaillé : "grilles et supports de préparation et de conduites d'entretien", "guide du tutorat" (Caisses Régionales de Crédit Agricole).
C'est sur le site de Veolia Environnement que l'on trouvera le "kit" le mieux équipé...
Oui mais voilà, structurer l'exercice de la fonction tutorale est elle un gage de qualité et d'efficience de la formation terrain ? Que disent ces accords de la relation à instaurer ? Toute personne ayant mis en oeuvre une démarche de tutorat sait combien les choses se passent en dehors des check list et autres supports de compte rendus, qui restent souvent peu appropriés, tant par les tuteurs que par les personnes accompagnées.
Et que dire de la "tentation administrative" qui s'empare de certains services formation actuellement : souhaitant justifier la réalité de la formation terrain mise en place, les voilà en passe de mettre en place des feuilles d'émargement... Ne risque t'on pas de perdre en richesse des échanges ce que l'on gagnera en traçabilité ?
D'autres auteurs plaident pour moins de formalisme : préparez un terrain favorable, et les apprentissages fertiliseront, semblent ils dire... Entre les deux "écoles", j'ai une hypothèse... Ce sera pour un prochain billet...
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