Comment utiliser Padlet pour animer ses formations ?
Créer des environnements d’apprentissage interactifs, favoriser l’engagement des participants, faciliter la coopération entre apprenants… Lorsqu’il est bien maîtrisé par les formateurs, l’outil Padlet présente de nombreux atouts. Comment collaborer via ce mur numérique ? Dans quelle situation d’apprentissage est-il particulièrement pertinent ? Réponses.
L’outil Padlet, qu’est-ce que c’est ?
Padlet est un outil collaboratif, qui prend la forme d’un mur numérique. En d’autres termes, c’est un tableau blanc qui permet aux participants – formateurs comme apprenants – de partager des ressources. Il est accessible depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone, à partir de plusieurs systèmes d’exploitation.
La solution permet notamment de regrouper, sur un seul et même support, des ressources aux formats différents (textes, images, audios, vidéos…). Au cours d’une formation présentielle ou distancielle, l’outil Padlet peut donc être utilisé pour mettre des contenus à disposition des apprenants ou rassembler les productions (écrites ou orales) des apprenants.
Les points forts de cette solution sont sans conteste sa prise en main. « L’outil est simple et intuitif », assure Leila Delorme, formatrice de formateurs pour Cegos. Par ailleurs, les contenus partagés via le mur collaboratif restent accessibles une fois la formation terminée, permettant aux apprenants de les consulter au fur et à mesure qu’ils rencontrent des problématiques en lien avec la formation. Cette fonctionnalité est un atout majeur selon la formatrice. En effet, elle permet « de pérenniser cette formation dans la durée et d’accompagner les apprenants dans le transfert de ses connaissances sur son poste de travail », dit-elle.
Des exemples d’utilisation de Padlet en formation
En amont de la formation, les formateurs peuvent utiliser Padlet pour transmettre des documents administratifs (feuille d’émargement, par exemple) mais aussi afficher les règles de vie durant la formation. « En début de formation, Padlet peut également permettre aux participants de se présenter, par exemple via un court post qu’ils positionnent virtuellement sur une carte de France ou du monde lorsque la session réunit un groupe d’apprenants de villes différentes ou qu’elle se déroule à distance », illustre Leila Delorme.
Au cours de la formation qu’elle a conçu et qu’elle anime, dont l’objectif est d’apprendre à utiliser Padlet à des fins pédagogiques, la formatrice projette le mur sur un écran. Elle suggère ensuite aux participants de la formation, répartis en petits groupes, de réaliser une étude de cas. « Je mets les apprenants face à un commanditaire qui souhaite ajouter de l’interactivité et de la motivation dans les formations en entreprise. Ils doivent donc proposer des activités sur Padlet en justifiant, à chaque fois, leur intérêt pédagogique », illustre-t-elle.
Via Padlet, formateurs et formatrices peuvent également partager différents corpus documentaires que les apprenants sont libres de consulter pour enrichir une étude de cas. À l’issue de l’activité, Padlet permet de collecter l’étude de cas de chaque groupe et de la rendre visible à l’ensemble des apprenants, pour une séance de débriefing collective. Enfin, entre deux sessions de formation, deux apprenants peuvent également poster un résumé de la formation du jour sur le mur collaboratif pour que l’ensemble du groupe en discute au cours de la prochaine séance.
Exemple de Padlet (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Padlet pour favoriser l’engagement des apprenants
Grâce à Padlet, il est également possible d’impacter positivement la participation des apprenants au cours de la formation. Dès qu’une activité pédagogique se termine, les formateurs peuvent par exemple soumettre un quiz ou un sondage via le mur numérique. L’enjeu ? S’assurer de la bonne compréhension du sujet, remédier aux difficultés mais également piquer la curiosité des participants et les garder engagés dans leur parcours.
Puisqu’il permet à l’ensemble des apprenants d’apporter leur pierre à l’édifice, l’outil Padlet favorise également l’apprentissage collaboratif, qui est, là aussi, une source d’engagement. « Il n’est pas rare que les apprenants partagent leurs propres travaux, dans une logique de collaboration. Cela leur fait prendre conscience qu’ils ont des ressources, ce qui est une source de motivation pour la suite », explique Leila Delorme.
Lorsqu’une formation suppose des sessions de brainstorming collectives, par exemple sur les thématiques du management, de la résolution de conflits, de l’intelligence collective… l’outil Padlet peut enfin servir à prendre rapidement en note les idées clés qui émergent d’un débat et ainsi faciliter le travail de compte-rendu lorsque les apprenants doivent synthétiser leurs travaux. En résumé, l’utilisation de Padlet en formation met à mal la posture caduque d’apprenant "passif" au cours de laquelle aucune interaction n’est possible entre lui et le contenu qu’il découvre.
Les bonnes et les mauvaises pratiques sur Padlet
Pour que l’outil Padlet serve la qualité de la formation, plusieurs bonnes pratiques peuvent être expérimentées par le formateur. « La solution principale, c’est de co-construire le mur collaboratif avec les participants, afin que la prise en main soit plus rapide et, surtout, qu’ils soient acteurs de leur formation », indique Leila Delorme. Lorsqu’un apprenant évoque une ressource (un article qu’il a lu, un podcast qu’il a écouté…), le formateur peut l’inviter à partager le lien de ce contenu sur Padlet avec l’ensemble du groupe.
Globalement, « l’enjeu est de laisser la main aux apprenants pour qu’ils s’approprient l’outil et deviennent co-responsables de leur parcours de formation », indique-t-elle. C’est aussi de cette manière que Padlet permettra de doper l’engagement des participants.
Enfin, puisque Padlet peut s’interfacer avec d’autres solutions pédagogiques, « il peut être intéressant d’intégrer des outils de quiz, de nuages de mots…, notamment Genially, qui permet de créer des supports de formation interactifs et gamifiés », illustre-t-elle. À l’inverse, plusieurs pratiques doivent faire l’objet de vigilance dans l’utilisation de Padlet. « Le principal risque, c’est de mal structurer son Padlet et d’avoir des ressources disséminées un peu partout », explique-t-elle. Pour plus de lisibilité, il est plutôt conseillé de hiérarchiser les contenus par chapitre ou via une frise chronologique.
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