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Formation, Management, Commercial, Efficacité pro
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La FFP a présenté les indicateurs définis par un groupe de travail "visant à établir une liste d'indicateurs relatifs aux enjeux et pratiques de la formation professionnelle" lors d'un colloque organisé le 18 février 2013 à Bercy (tout un symbole!). Introduit successivement par MM A. Montebourg et T. Repentin, le groupe de travail portait un nom prometteur : "évaluation et valorisation des impacts économiques et sociétaux des investissements en FPC des entreprises". Au final, 10 indicateurs qui permettront de mieux qualifier l'effort de formation des entreprises, sans pour autant permettre véritablement d'en évaluer l'impact.
D'emblée, les enjeux sont posés. Dans son intervention, A. Montebourg fait le lien entre formation et compétitivité : "un pays qui investit sur la formation est un pays qui monte en gamme". Pour T. Repentin, la formation professionnelle créée de la valeur économique et sociale", et la compétitivité qu'elle induit "favorise le commerce extérieur".
T. Repentin évoque la difficulté de disposer de données à l'échelon national, reflétant l'impact des investissements formation en termes de nombre de certifiés, d'accès au diplôme via la VAE, d'accès à l'emploi à l'issue d'un parcours de formation... Il est nécessaire de doter le pays d'instruments de suivi.
D'autre part, la tendance est à la baisse en termes de nombre d'heures de formation par salariés, avec une moyenne de 18 h et un recentrage sur le métier. Il faut, dit le Ministre délégué à la formation professionnelle, "renouer avec l'esprit de la loi de 71 et des ANI de 2003 et 2013 : donner accès à la qualification par la formation".
Ainsi que l'indique A. Druelles, directeur de l'éducation et de la formation au Medef, lors de la table ronde, la "contraction des budgets sur des formations opérationnelles très mesurables" doit s'équilibrer par "une approche intégrant également un terme plus long".
L'investissement de moyen long terme dans le développement des compétences est en effet un indice de bonne gestion du "capital humain", pris en compte par les analystes financiers qui "veulent travailler avec d'autres sources que le documents comptables" comme l'indique M.P. Peillon, Directrice de la recherche de Groupama Asset Management (AM), membre du groupe de travail.
L'effort de formation de l'entreprise devient alors "un critère de valorisation" du capital humain", ne serait ce que parce qu'il procure à l'entreprise un avantage concurrentiel difficilement imitable.
J.C. Dupuis, conseiller scientifique du projet, rappelle ainsi que "les actifs immatériels représentent 40 à 95 % de la valeur totale des entreprises selon le secteur d'activités, et 48% des investissements (capital humain, innovation, savoir et savoir faire, marque, relation clients...).
Face à la difficulté, relevée par S Thevoux-Chabuel, chef de la recherche extra-financière de Groupama AM, d'établir directement le lien entre formation et performance économique, l'intervention d' A. Meignant permet de bien poser la question : "on ne peut pas corréler un seul indicateur à une performance économique. La formation seule ne crée pas de valeur. Mais on peut identifier des grades de pratique, pour l'ensemble des pratiques RH".
Les indicateurs formation préconisés par le groupe de travail doivent donc se lire au croisement d'autres paramètres, prenant en compte la politique RH et managériale dans son ensemble, dans une approche systémique. Il est utile se référer au Global Reporting Initiative, ici en français (indicateurs définis dans la perspective du développement durable), ainsi qu'à la norme ISO 26 000, dont la prochaine rédaction devrait prendre en compte explicitement la formation.
Certains de ces indicateurs sont déjà largement suivis par les entreprises, ne serait ce que dans le cadre des obligations de consultation du CE.
Si l'un des objectifs est d'alimenter une base nationale de données, il me semble que certaines précisions s'imposent, qui ne sont pas complètement données par le "Guide de reporting" élaboré par le groupe de travail.
On comprend bien la difficulté d'élaborer une grille d'indicateurs valables quelques soient les tailles et secteurs d'entreprise, et permettant des comparaisons internationales.
Cependant, il me semble que l'on est encore loin de l'objectif initial de "valorisation des impacts économiques et sociétaux des investissements en FPC".
Je partage la déception exprimée par Jonathan Pottiez dans un billet sur la e-learning letter : nous sommes en présence d'indicateurs de moyens, qui ne rendent pas compte des résultats.
Au lien de demander le "nombre de salariés ayant suivi une formation certifiante", pourquoi ne pas demander le nombre de certifications obtenues ?
Puisque la très grande majorité des entreprises françaises pratiquent l'évaluation de satisfaction, pourquoi ne pas recommander un indicateur d'utilité perçue, que l'on puisse traduire en % (x% des salariés ayant suivi une formation estimant qu'elle sera très utile, par exemple).
Une réflexion intéressante, mais à poursuivre, donc.
Formation : Construire et mettre en œuvre le plan de formation
Opération impossible