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Comprendre les mécanismes de la restructuration de la dette d’une entreprise et savoir comment restructurer cet endettement est une compétence-clé pour un directeur financier. Et pas seulement quand la situation économique est tendue. On vous dit tout.
Ce billet a été écrit avec l’aide de Valéry Cornu, spécialiste en financements, membre du cabinet Pilotine Adisory.*
Entre 2010 et 2020, l’endettement des entreprises non financières n’a cessé d’augmenter en France. Avec la crise du Covid, les besoins de financement des entreprises ont fortement augmenté. Les entreprises bénéficiaires des prêts garantis par l’État (130 milliards fin 2020) devront être en mesure de rembourser ou réaménager cet endettement de crise. C’est dire si la capacité à réussir la restructuration de la dette par un DAF est primordiale.
Tout d’abord, le directeur financier restructure la dette pour alléger son remboursement, le cas échéant dans le traitement ou l’anticipation de difficultés de trésorerie
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Pour Valéry Cornu, les difficultés financières ne constituent toutefois pas le seul motif qui incite le directeur financier à restructurer la dette :
Des opérations de restructuration de la dette peuvent combiner plusieurs des motivations citées ci-dessus :
Exemple 1 : D’une part, l’entreprise négocie un allongement de la durée de remboursement de la dette existante. D’autre part, elle contracte un nouvel emprunt permettant de financer un programme d’investissement. Résultat : la nouvelle annuité représente un montant identique à la précédente.
Exemple 2 : Une entreprise avec une situation financière saine prévoit un grand programme d’investissement. Elle intègre ses banques existantes dans un syndicat et négocie une nouvelle dette. Cette dernière remboursera les dettes précédentes avec une maturité allongée et des conditions de taux plus favorables en termes de marge.
Le directeur financier doit être attentif, dans la renégociation aux demandes de garantie de la banque. Valéry Cornu fait notamment référence aux :
Le directeur financier doit, préalablement à toute restructuration de dette, construire une prévision financière à MLT avec un scénario central, et un scénario dégradé. Ces scénarios lui permettront de s’assurer de la capacité de l’entreprise à respect les engagements demandés par la banque, notamment les ratios ou covenants.
Dans le cadre du plan de relance, l’État prévoit d’apporter sa garantie à hauteur de 20 milliards aux banques réalisant des prêts participatifs aux petites entreprises dont la structure financière a été dégradée par la crise du Covid et qui n’ont pas souscrit de PGE.
Le prêt participatif est un mode de financement ancien et jusqu’alors peu utilisé qui s’assimile à des quasi-fonds propres. Il présente l’avantage de renforcer les fonds propres sans modifier la répartition du capital. Il s’agit d’une dette à long terme émise par une banque, un investisseur,… dont le remboursement intervient après le remboursement des emprunts bancaires (dette subordonnée). Assimilé à des quasi-fonds propres, il vient renforcer les ratios de structure financière. N’étant pas considéré comme du capital à part entière, il ne modifie pas la répartition du capital et préserve ainsi l’indépendance de l’entreprise. Étant plus risqué pour le prêteur qu’une dette classique, sa rémunération est également plus élevée, à priori entre 4 et 5% sans compter la garantie de l’État dans le cadre du plan de relance. Les titres subordonnés à durée indéterminée (TSDI) sont un exemple de prêt participatif, largement utilisés par de grandes entreprises (EDF, Touax,..). Ce sont des titres sans échéance remboursables à l’initiative de l’émetteur. Le contrat d’émission prévoit que leur rémunération sous forme d’intérêt ne sera décaissée qu’en cas de versement de dividendes, à défaut elle est capitalisée.
En normes IFRS, les TSDI sont actuellement classés en totalité dans les capitaux propres. Cependant, les analystes financiers en reclassent souvent la moitié en emprunt à MLT.
*Ce billet a été écrit avec l’aide de Valéry Cornu, spécialiste en financements. Après un parcours au sein des banques et des institutions financières, puis des postes de Directeur de la Trésorerie et du Financement, Valery Cornu a rejoint le cabinet Pilotine qui accompagne ses clients sur l'ensemble des problématiques de trésorerie et financement. Dans sa carrière il a eu à négocier des financements pour des ETI en croissance ou en difficulté de plusieurs centaines de millions d'euros, soit sous formes de lignes bilatérales, soit dans le cadre de syndicats bancaires internationaux.
Opération impossible