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Un amendement de la loi Macron, dit amendement Fromantin, adopté en février dernier ouvre la possibilité aux entreprises de réaliser entre elles, dans certaines circonstances, des opérations de prêt. Cette nouvelle possibilité de financement inspirée notamment de l’exemple allemand où elle connaît un succès devrait contribuer à résoudre dans certains cas, les difficultés de financement que connaissent beaucoup d’entreprises de taille moyenne.
Cet amendement prévoit que les entreprises ne sont plus systématiquement obligées de passer par un établissement de crédit pour emprunter. Elles pourront désormais pratiquer des opérations de crédit avec d’autres entreprises partenaires, y compris avec celles avec lesquelles elles n’ont pas de lien de capital. Le terme « opération de crédit » revêt un sens large, il regroupe aussi bien les prêts que l’affacturage, le crédit-bail, les cautions garantissant les prêts,….
Ministère de l'économie et des finances, Bercy
Cet amendement a été soutenu par le maire UDI de Neuilly-Sur-Seine Jean Louis Fromantin. En tant que chef d’entreprise, il a pu constater que le manque de financements entrave le développement économique. Il rend impossible la réalisation d’investissements, pourtant à priori rentables, et est à l’origine de défaillances d’entreprises. Beaucoup de défaillances d’entreprises ne sont en effet pas dues à un carnet de commandes insuffisant mais à un manque de financement. Il s’agit d’une nouvelle dérogation au monopole bancaire des opérations de crédit avec la possibilité de réaliser des prêts entre entreprises ayant des liens capitalistiques et plus récemment via des plateformes de financement par la foule (crowdfunding).
L’amendement édicte toutefois des conditions rigoureuses pour réaliser de telles opérations de financement, relatives à la nature de l’opération et à la qualité des parties pouvant contracter :
Ainsi, un sous-traitant pourra emprunter auprès d’un de ses clients, grande entreprise. Ce dernier sera motivé pour prêter à un fournisseur qu’il considère stratégique pour en garantir la pérennité et sécuriser ainsi son approvisionnement, l’aider à financer les investissements rendus nécessaires par l’augmentation du volume d’affaires confié,…. On peut également imaginer qu’une entreprise finance une partie des investissements de ses clients PME pour assurer ses propres débouchés commerciaux.
Mis à part les banques qui ont émis un avis défavorable par l'intermédiaire de la Fédération des banques françaises (FBF), la plupart des acteurs économiques sont favorables à cette disposition. Plusieurs personnes appellent toutefois à la vigilance en signalant le risque qu’elle ne soit pas utilisée par les grandes entreprises pour aggraver la dépendance de leurs partenaires commerciaux à leur égard. Bernard COHEN- HADAD, président de la commission financement de la CGPME appelle à veiller à ce que ce texte ne serve à contourner la législation imposant des délais de paiement maximum.
Des questions importantes devront être définies par un décret d’application, notamment la définition d’un plafond de crédit et la limitation des taux applicables,…. Il conviendra d’encadrer le taux applicable pour éviter qu’une des parties n’utilise de son poids économique pour imposer des conditions de taux abusives.
En définitive, permettre aux entreprises ayant une trésorerie excédentaire de prêter à d’autres entreprises avec lesquelles elles sont en relation d’affaires constitue une véritable opportunité pour les entreprises de taille moyenne ayant des difficultés à se financer.
Opération impossible