Plantez des jalons pour éviter l’effet tunnel
Si vous courez un marathon, les points de ravitaillement sont situés tous les cinq kilomètres. Une des erreurs de débutant quand on commence à courir consiste à sauter un de ces points. Vous n'avez ni soif ni faim au premier stand ? Prenez quand même le temps de vous ravitailler !
Cela vous permettra de maintenir un taux de glucides stable durant toute la course, et de tenir un rythme moyen plus élevé entre les ravitaillements. Au final, vous aurez peut-être investi 5 à 10 mn sur l'intégralité du parcours, mais elles vous auront fait gagner bien plus en réalité.
Quel rapport avec votre projet, me direz-vous ?
L’effet tunnel, non merci !
L’effet tunnel, c’est lorsqu’il vous est impossible de connaître l’état d’avancement d’un projet, car il n’y a pas de points d’étapes intermédiaires. Vous n’avez alors pas d’autre solution que d’attendre que le projet soit terminé pour pouvoir l’évaluer. C’est comme si vous faisiez courir votre équipe projet sur 42 km en continu pour constater à la fin son état d’épuisement et ce qu’elle a livré.
Comment sortir de « l’effet tunnel » ?
Une bonne pratique consiste à découper le déroulement du projet en plusieurs phases successives, ponctuées de points de ravitaillement: les jalons.
Le planter de jalons !
Un jalon matérialise la clôture officielle d’une phase, et le démarrage de la phase suivante. Il fait l’objet d’une revue très complète, couramment appelé revue de projet, en présence du client ou d’un de ses représentants.
Le jalon s’assimile à un feu de signalisation
Si le feu est vert, la phase est passée, si le feu est rouge, il faut continuer à travailler sur la phase avant de resoumettre son passage aux décideurs. Le feu est vert si tous les critères définissant la bonne réalisation de la phase sont satisfaits.
Tout le monde se ravitaille au moment des jalons
Tout comme les points de ravitaillement du marathon, les revues de projets prennent du temps, mais elles permettent à l’ensemble des parties prenantes de tenir un rythme moyen plus élevé.
Pour le donneur d’ordre :
Un bon phasage définit le rythme minimum de reporting vers le donneur d’ordre du projet. Cela lui permet d’être rassuré sur l’avancement du projet et de pouvoir éventuellement réorienter le projet en fonction du contexte.
Pour l’équipe projet :
Le phasage entretient la dynamique de l’équipe projet : au lieu d’avoir un objectif lointain de fin de projet, l’équipe se focalise sur des objectifs intermédiaires, plus proches et plus accessibles. Il permet également la mise en place de « l’effet cliquet » : les décisions prises en fin de phase ne peuvent plus être remises en cause par l’équipe projet.
Pour le chef de projet :
Le phasage permet enfin au chef de projet de se poser, de mettre à jour l’ensemble de ses outils de pilotage pour savoir où il en est et de prendre conscience des réussites successives du projet.
Vous avez les chaussures aux pieds, vous êtes prêts à vous lancer ?
3, 2, 1, partez… et pensez à vous ravitailler !
Pour aller plus loin
Formation : Gestion de projet, les fondamentaux
Formation : Acteur projet, participer efficacement aux projets