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Nombre de responsables formation sont aujourd'hui priés de prouver le "retour sur investissement" des dépenses qu'ils engagent - ou se préparent à le faire.
La difficulté de mettre en oeuvre cette mesure décourage certains RF : la formation serait elle vouée à toujours devoir justifier de sa contribution sans pouvoir le faire de manière crédible ? Pour rendre compte de la contribution de la formation à la valeur, il me semble nécessaire de combiner simultanément plusieurs approches.
Dans son livre Return on Investment in Training and Performance Improvement Programs (Editions Butterworth Heinemann.2003), Jack Philips explique les points de passage obligés de la mesure du retour sur investissement formation :
(Contribution de la formation - Coûts de la formation)/ Coûts de la formation = x%
Il n'est pas nécessaire d'être statisticien de formation pour comprendre les difficultés méthodologiques auxquelles se heurtent le RF décidé à prouver le retour sur investissement d'une formation :
D'où une double tentation:
Aucune de ces deux voies ne débouchant sur une solution constructive, il est temps de proposer d'autres approches - qui n'empêchent pas de se lancer dans une mesure du ROI pour une action particulièrement importante lorsque les conditions sont réunies.
Y. Chochard et E. Davoine, dans l'article pré-cité, proposent d'analyser le ROI par la valeur-utilité - avec une intéressante étude de cas à la clé. Selon leurs propres termes, cette approche est centrée "sur la mesure des impacts des formations managériales sur les comportements observés et les compétences développées".
Le principe est d'attribuer une valeur au "gain de performance moyen sur le poste de travail mesuré par les appréciations des supérieurs hiérarchiques des participants". L'évaluation de l'impact repose donc sur des entretiens pré et post formation, avec les participants et/ou leurs supérieurs hiérarchiques : le "gain de compétences moyen est estimé à partir de la différence entre les niveaux de compétences pré et post-formation".
Et la valeur attribuée à l'impact repose sur le poids que la ou les compétences ainsi développée(s) représente(-nt) dans le poste de travail : plus la compétence développée est utile à la réalisation des tâches et missions des participants, plus l'impact potentiel de la formation est fort.
L'écart type initial de la compétence visée est également pris en compte : plus il est élevé, plus certains participants ont une marge de progrès importante.
Le raisonnement donne la formule de calcul suivante, issue des travaux de Raju, Burke et Normand, dont vous trouverez le développement dans l'article pré-cité:
Oups ! vous dites vous peut-être... De fait, l'évaluation de la valeur-utilité est affaire de personnes connaissant la statistique. Et les précautions méthodologiques (comme celles de la comparaison avec un groupe témoin, par exemple), sont aussi rigoureuses que pour la méthode de Phillips.
N'empêche, elle oblige à se poser de bonnes questions :
L'étude de cas d'Y. Chochard et E. Davoine donne une lecture fine et intéressante des facteurs explicatifs de l'impact des formation.
Dans les trois entreprises où le retour sur investissement (calculé avec la méthode de l'analyse de l'utilité) a été le plus fort, on note la présence des facteurs suivants :
En s'appuyant sur les travaux de recherche en matière d'évaluation de la formation, on doit donc pouvoir poser les bonnes questions, et inférer l'impact de la formation à partir des réponses obtenues. Voici une piste que je vous propose de poursuivre dans le prochain billet.
Opération impossible