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La Loi Avenir Professionnel élargit la notion d’action de formation. Cependant, la qualification d’Action de Formation en Situation de Travail, l'AFEST, obéit à des critères assez précis. Après un premier engouement, il y a un risque de voir des entreprises se décourager, ayant le sentiment que les conditions sont trop difficiles à réunir. De fait, un diagnostic de faisabilité s’impose.
L’article D6313-3-2 du Code du Travail précise que la mise en œuvre d'une action de formation en situation de travail comprend :
Ils sont issus des travaux de chercheurs et aussi des expérimentations menées sur le terrain. Ils permettent de réunir les conditions pour qu’un apprentissage, pérenne et transférable à d’autres situations, ait lieu.
À lire >>Action de formation en situation de travail (AFEST), de quoi parle-t-on ?
L’enjeu majeur est l’efficacité pédagogique de l’action. Mais il y en a d’autres :
C’est la première inquiétude qui est formulée. Qui va trouver le temps pour assurer l’ingénierie du parcours et en faire respecter les étapes ? Pour être formateur ? Pour mener les entretiens d’explicitation ? Qui est compétent pour assurer ces rôles ?
L’AFEST n’est pas « une formation sur le tas avec un peu de paperasse en plus ». C’est un dispositif formel qui requiert une ingénierie spécifique et du temps dédié.
Prenons les temps cités par le Rapport du CNEFOP pour certaines expérimentations :
On voit que dans une AFEST, le « temps formateur » est dissocié du « temps apprenant » et qu’il y a d’autres acteurs qui interviennent. On voit aussi qu’il y a tout intérêt à capitaliser l’ingénierie, afin qu’elle puisse être au moins partiellement réutilisée pour des actions ultérieures.
La première question du diagnostic de faisabilité porte donc sur la capacité de l’entreprise de préserver la disponibilité des acteurs concernés en internes : l’apprenant lui-même, le formateur, la personne en charge des entretiens d’explicitation, de l’ingénierie et du pilotage du parcours…
Compte tenu du fait qu’une partie de ces missions peut être sous-traitée.
Il s’agit de l’environnement « à 180° » de l’apprenant et du formateur :
À découvrir >> AFEST : faire le diagnostic d’opportunité
Comme pour toute action de formation, l’engagement de l’apprenant est une condition de succès incontournable. Rien ne se passera si l’apprenant n’adhère pas au projet qui lui est proposé, s’il ne le fait pas sien, à partir du projet qu’il a pour lui-même. L’AFEST ne se distingue pas en cela des autres modalités. Mais lorsque l’apprenant ne s’engage pas dans une AFEST, cela se voit tout de suite…
Le rapport souligne à cet égard le rôle clé du positionnement. il permet « d’accrocher le besoin », de « s’appuyer sur une motivation à progresser du bénéficiaire » et de prendre en compte ses souhaits de progression. « Quand les besoins ont été tenus pour acquis, ou que le positionnement a été décalé dans le temps par rapport au démarrage de l’action de formation, cela n’a pas été favorable », relève le CNEFOP.
Ainsi, l’échec de l’une des expérimentations semble provenir du fait que la salariée n’avait pas conscience d’avoir à progresser sur la partie relationnelle de la relation commerciale, que visait l’AFEST. Son besoin ressenti portait plutôt sur la partie technique du métier. Cet écart a été diagnostiqué trop tard, et l'efficacité de l'action s'en ressent fortement. Bien sûr, il faut que le formateur ait le projet de partager ses pratiques, expliciter ses façons de faire, accompagner…
Il y a enfin l’environnement physique de travail, au sens très concret du terme : bruit, situations dangereuses, lieux de travail dispersés, horaires décalés...
Ces facteurs s’analysent comme des contraintes, des données d’entrée, qui obligeront d’adapter l’ingénierie du dispositif. Celui-ci pourra ainsi intégrer des séquences « en dehors du travail ». C’est pourquoi l’AFEST ne peut relever de formats standardisés. La mise en œuvre des critères se fera différemment suivant les objectifs professionnels visés, la culture de l’entreprise, le contexte.
La première condition de faisabilité, c’est donc de disposer d’une ressource, interne ou externe à l’entreprise, pour procéder à ce diagnostic et réaliser l’ingénierie du dispositif en prenant en compte les contraintes existantes.
Opération impossible