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Intelligence collective : l'arme secrète pour des équipes innovantes et collaboratives

Aurélie TachotRédactrice

L’intelligence collective, voilà un concept dont raffole les entreprises. Il leur permet de mobiliser les différentes intelligences de leurs équipes et ainsi améliorer leur productivité en trouvant des solutions innovantes. Ça a d’autant plus de sens dans le monde actuel où les entreprises sont soumises à de profondes vagues de transformations. En quoi consiste l’intelligence collective ? Comment la mobiliser ? Quelles conditions réunir pour qu’elle émerge ? Réponses.

L’intelligence collective, c’est quoi ?

L’adage "Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin" pourrait résumer à lui seul le concept d’intelligence collective. En entreprise, l’intelligence collective est la capacité de faire travailler, main dans la main, des profils divers sur un même projet. En d’autres termes, c’est la capacité d’un groupe à réaliser des tâches grâce aux interactions et aux synergies entre ses membres et à trouver collectivement la meilleure solution face à une problématique rencontrée.

Ce concept, issu des sciences sociales, n’est pas nouveau. Depuis toujours, les démarches participatives et les logiques de co-construction sont déployées au sein des entreprises. Si cette approche n’est pas si facile à mettre en œuvre, c’est « qu’elle suppose que les individus qui forment le groupe sachent se faire suffisamment confiance pour s’exprimer en toute liberté, sans crainte d’être jugés », explique Franck Robert, formateur au sein du groupe Cegos. Mais le jeu en vaut la chandelle : l’intelligence collective permet à toutes les voix de se faire entendre, y compris les plus discrètes. Dans un contexte où les entreprises se transforment, l’intelligence collective constitue ainsi un levier d’inclusion des équipes.

Quelles conditions réunir en entreprise pour faire émerger l’intelligence collective ?

Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à vouloir faire émerger une intelligence collective au sein de leurs équipes. Notamment celles qui s’appuient déjà sur des systèmes d’évaluation à 180° ou 360° et qui ont donc une culture de l’écoute. Pour autant, si le sujet les intéresse, rares sont celles qui transforment leurs paroles en actes, d’après Franck Robert. « Peu d’entreprises passent à l’action, ces dernières étant trop centrées sur l’atteinte de résultats, moins sur l’humain », constate-t-il. Et lorsqu’elles sautent enfin le pas, leur déploiement relève souvent du bricolage et de l’improvisation. Or, pour développer l’intelligence collective au sein d’une organisation, passer par la case formation est capitale. Selon le chroniqueur américain James Surowiecki, auteur de La Sagesse des Foules, il est également important de réunir quatre conditions pour que l’intelligence collective puisse s’exprimer au sein d’une entreprise :

1. La diversité d’opinions : plus les avis sont variés, plus la solution qui émergera sera qualitative,

2. L’indépendance d’esprit : chaque opinion doit pouvoir s’exprimer librement,

3. La décentralisation des sources : chaque individu apporte leur propre savoir,

4. Avoir un consensus normé et un processus cadré pour réunir les opinions de chacun.

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Quels bénéfices attendre de l’intelligence collective ?

Les entreprises ayant insufflé de l’intelligence collective en tirent plusieurs avantages. Le premier, c’est le développement de la créativité. En écoutant les idées de chaque membre d’une équipe – et non uniquement de ses leaders – le manager favorise la co-créativité et peut, in fine, obtenir des idées insoupçonnées qui sont favorables à la productivité de l’entreprise. Face à un défi complexe par exemple, l’intelligence d’un groupe offre des solutions plus créatives et plus innovantes. Elle minimise les biais individuels qui entravent notre discernement.

L’ambiance de travail s’en trouve également améliorée. Les collaborateurs, moins isolés, « s’épanouissent mieux lorsqu’ils sont écoutés et considérés par leur manager et leur équipe », explique Franck Robert. Par ailleurs, les impliquer dans un travail collaboratif leur permet de se rapprocher de leurs collègues et participe donc à solidifier les équipes de travail, à renforcer la cohésion.

Les objectifs devenant plus clairs, la motivation des individus est également décuplée. En s’appuyant sur l’intelligence collective, la finalité des tâches à accomplir est connue de tous et les collaborateurs ont un travail qui ont un sens au quotidien. Puisque chacun apporte sa pierre à son édifice, l’autonomie des salariés est enfin renforcée. Sur le papier, l’intelligence collective formule donc de belles promesses de réussite.

Quels sont les cas d’usage les plus pertinents de l’intelligence collective ?

Comme on vient de le voir l’intelligence collective porte en elle de nombreux avantages. Mais pour réussir, elle nécessite certaines conditions et de l’investissement, il n’est donc pas intéressant de s’en servir pour toutes les situations. Voici les cas d’usage où l’intelligence collective est particulièrement recommandée :

La résolution de problèmes complexes

Quand les capacités d’une seule personne ne suffisent pas, l’intelligence collective permet de combiner les expertises d’un groupe et ainsi être capable de résoudre des problématiques complexes.

Une entreprise avec des problèmes de performance sur sa chaîne de production aura tout intérêt à avoir recours à l’intelligence collective. C’est le cas aussi pour des problèmes de qualité récurrent sur un produit ou un service.

La génération d’idées nouvelles

L’intelligence collective stimule l'échange d'idées et la confrontation de points de vue différents. Elle favorise ainsi la créativité et l’innovation. Elle est particulièrement utile pour le tout ce qui a trait à la créativité, au processus d’innovation d’une organisation. C’est par exemple une agence de publicité qui y a recours pour solliciter des idées de campagne auprès de son public cible.

La prise de décision collective

L'intelligence collective permet de prendre des décisions plus éclairées et plus représentatives de l'opinion du groupe. Du côté des cas concrets, ça peut être le choix d’un nouvel investissement, une équipe qui veut prioriser ses actions annuelles ou le choix des lancements de projets dans un portefeuille de projets.

L’apprentissage et partage de connaissance

L'intelligence collective facilite l'apprentissage mutuel et la diffusion des connaissances au sein d'un groupe. Ici on peut parler de mise en place d’un système de mentorat dans une organisation ou même de communautés de pratiques qui permet aux participants et participantes de partager leurs connaissances et de s’entraider.

La mobilisation et l’engagement des participants

L'intelligence collective permet de mobiliser et d'impliquer davantage les membres d'un groupe en leur donnant la possibilité de s'exprimer et de contribuer à la prise de décision. Cela peut renforcer la cohésion et l'engagement au sein d'une équipe projet, par exemple.

Qu’est-ce que l’intelligence collective implique pour le management ?

La réussite de l’intelligence collective dépend de la qualité du management. Ce dernier doit devenir transversal et participatif. Exit le manager qui donne des ordres à ses équipes. S’il souhaite développer l’intelligence collective, ce dernier doit se détacher de "l’ancien" modèle hiérarchique et fixer des objectifs à atteindre, décloisonner les activités, partager les connaissances, promouvoir les initiatives individuelles et collectives.... Cela suppose de donner davantage d’autonomie à ses collaborateurs, qui ont tendance à s’auto-réguler. Il faut par exemple être en mesure de les inclure dans le processus de prise de décision, de développer un environnement de travail favorable à la prise de parole, mais aussi à la prise de risques, d’orchestrer les talents… Ainsi, favoriser l’émergence d’une « communauté » ne s’improvise pas.

Les managers ont tout intérêt à se former pour d’une part développer les soft skills dont ils auront besoin pour animer leur collectif de travail (l’écoute, l’empathie, la bienveillance, l’intelligence émotionnelle…). D’autre part apprendre à écouter sans juger, s’ouvrir à la différence, laisser place au dialogue, systématiser la confrontation d’idées… « Une posture qui n’exclut pas le rôle de leader, rappelle Franck Robert. Pour notre formateur, l’intelligence collective est une forme de leadership qui encourage le manager à se mettre en position haute ou basse selon les situations. »

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Quels outils utiliser ?

De nombreux outils peuvent être mis en place pour exploiter au mieux l’intelligence collective.

Parmi eux :

  • le brainstorming, pour générer de nouvelles idées,
  • le mind mapping, pour les organiser entre elles,
  • les plateformes de collaboration, pour partager des documents en temps réel

Lorsqu’il anime des formations Cegos sur le sujet, Franck Robert s’appuie également sur "le World Café", un outil basé sur le principe de pollinisation des idées. « Il consiste à poser une problématique aux participants, regroupés en plusieurs groupes de 4 ou 5 autour d’une table, puis à les faire changer de table toutes les 10 minutes afin de venir compléter les idées des uns avec celles des autres »,explique-t-il. Cet atelier permet par exemple de faire jaillir des idées plus disruptives. Il est pertinent lorsqu’une équipe doit résoudre un problème ou sortir des sentiers battus.

Notre expert apprécie également la méthode "sad mad glad" permet, quant à elle, d’éviter les faux semblants en permettant à chacun de partager ses motifs de satisfaction et d’insatisfaction. « Par exemple sur le sujet des réunions, les participants sont invités à exprimer ce qui les rend tristes (certaines personnes ne participent pas), ce qui les rend fous (on ne s’écoute pas), ce qui est les rend heureux (on est ensemble) », illustre-t-il. Un outil intéressant, à condition que le manager soit prêt à entendre des propos qui sont susceptibles de ne pas lui plaire.

Ecrit par

Aurélie Tachot

Journaliste spécialisée dans l'emploi, qu'elle aime aborder sous le prisme des innovations, qu'elles soient technologiques ou organisationnelles. Aurélie Tachot a été rédactrice en chef de plusieurs médias spécialisés.
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