Définition des objectifs : vers un assouplissement des modèles
Pour ce billet, je vous invite à une approche participative qui va vous amener à vous appliquer à vous-même une démarche basée sur une suite de questions simples, dédiées à la définition des objectifs.
Pour motiver cet exercice, commençons par en partager le contexte et les enjeux :
La notion d’objectif est omniprésente dans notre vie, tant personnelle que professionnelle. Les objectifs sont l’alpha et l’oméga des projets, ou pour utiliser une illustration plus laïque qui nous dispense de l’apocalypse, ils sont indissociables de la notion même de projet.
Or, force est de constater que nous vivons une relation quelque peu ambiguë avec ce sujet, de l’ordre du « je t’aime, moi non plus ». Chaque acteur projet, qu’il soit chef de projet ou contributeur, constate au quotidien à la fois l’importance à accorder aux objectifs, de même qu’il réalise toutes les difficultés inhérentes, à tous les stades d’un projet, depuis sa qualification jusqu’à sa clôture … pour les projets qui vont jusque-là !
Le lancement de tout projet étant sensé être le produit d’une réflexion stratégique aboutissant à une décision éclairée, la définition des objectifs - fond et forme - et leur appropriation par les acteurs projets, à commencer par le chef de projet, est un déterminant majeur de la réussite d’un projet.
Pour poursuivre, je vous invite à penser à quelque-chose que vous souhaiteriez - vraiment - réussir dans votre vie, professionnelle ou personnelle, et à l’écrire. Avant l’aller plus avant dans la découverte de ce billet, le fait de rédiger l’objet de votre ambition est important pour la suite, tant sur le fond que dans la forme.
Des questions à caractère personnel vont vous être successivement proposées. Ces questions appelant deux réponses possibles oui ou non, vous serez invité le cas échéant à reformuler votre souhait afin qu’il réponde positivement à chaque question.
Question # 1 : avez-vous exprimé votre souhait sous forme d’un résultat daté et observable ?
Si ce n’est pas le cas, votre objectif est un vœu pieux.
Exemple KO : je veux maigrir
Exemple OK : je m’engage à perdre x kg d’ici six mois.
Un outil utile ici est l’outil SMART présenté récemment par un autre auteur dans ce même blog.
Question # 2 : votre objectif est-il inspirant ? Autrement dit, est-ce que vous ressentez un sentiment de plénitude quand vous vous imaginez l’avoir atteint ?
Si ce n’est pas le cas, votre objectif ne vous parait pas motivant.
Exemple KO : je vais te dire ce que tu dois faire !
Pour l’exemple OK, je ne peux pas me mettre à votre place.
Question # 3 : identifiez-vous une ou plusieurs aspirations supérieures personnelles, auxquelles contribue l’atteinte de cet objectif ?
Si ce n’est pas le cas, votre objectif n’a pas de sens.
Là encore les exemples OK et KO vous appartiennent.
Question # 4 : L’objectif est-il unique ou multiple ?
Si ce n’est pas le cas, votre objectif est une lettre au père noël.
Exemple d’objectif multiple : vouloir le beurre, l’argent du beurre, le bisou de la crémière et plus si affinité …
Exemple d’objectif unique : « Je suis persuadé que cette nation doit se consacrer à l'objectif, avant la fin de cette décennie, d'envoyer un homme sur la Lune et de le faire revenir en vie sur Terre. Aucun autre projet de l'espèce humaine ne pourra être plus impressionnant, ou plus important pour l'avenir de l'exploration spatiale. » - Président John F. Kennedy, devant le Congrès, 25 mai 1961.
A ce stade, nous disposons d’une présentation structurée de nos objectifs :
- 1 objectif majeur, des objectifs associés, des finalités et des objectifs concourants.
- Nous disposons d’un modèle d’objectifs priorisés, mais qui présente un défaut majeur : sa rigidité.
Le monde d’aujourd’hui évoluant de plus en plus vite, le défaut du modèle est plus pénalisant que ses avantages.
Pour la suite, nous allons donc essayer d’intégrer de la souplesse dans notre modèle :
Question # 5 : l’objectif majeur est-il décomposable, ou réductible ? Autrement dit, votre objectif majeur peut-il être considéré comme la somme d’un ensemble d’objectifs concourants, ou pas.
Si ce n’est pas le cas, oubliez l’agilité.
Exemple KO : jouer 10 € à pile ou face : le résultat sera soit pile soit face et rien d’autre.
Exemple OK : jouer à pile ou face avec un capital initial de 10 €, en jouant à chaque fois 1 €.
Question # 6 : l’objectifs majeur a-t’ il une épaisseur ? Autrement dit, se réduit-il à un résultat spécifique précis ou se définit-il par une palette de résultats allant du simple résultat satisfaisant au résultat très satisfaisant dépassant les attentes initiales ?
Si ce n’est pas le cas, vous serez forcément déçu, car même si vous l’atteignez vous regretterez de ne pas avoir mis la barre plus haut.
Exemple KO : marchander un objet, en visant un prix objectif.
Exemple OK : négocier un objet, en définissant au préalable une exigence initiale et un prix plancher (ou plafond si vous êtes vendeur).
Question # 7 : identifiez-vous des objectifs connexes, c’est-à-dire des objectifs poursuivis par ailleurs - par vous-même ou d’autres personnes - et qui peuvent avoir une influence positive ou négative sur la poursuite de votre objectif majeur ?
Si ce n’est pas le cas, vous subirez les menaces de votre environnement et ne saurez pas saisir ses opportunités.
Exemple KO : se mettre au régime au début des fêtes de fin d’année … du moins pour ceux qui ont une vie sociale.
Exemple OK : objectifs de développement durable, dans un monde globalisé.
Le cheminement proposé par ce billet ne prétend pas être une recette miracle et encore moins définitive pour traiter la problématique de la définition des objectifs. La vocation de ce billet est juste de participer stimuler la réflexion de chacun sur un sujet qui restera toujours ouvert.