La formation professionnelle entre cette année en France dans une période charnière de son histoire avec l’évolution du cadre de son financement. Une des voies d’optimisation des budgets formation semble être celle du renforcement du mix formation.
Je vous propose de voir où nous en sommes sur ce sujet essentiel afin d’éclairer la situation actuelle et le chemin restant à parcourir.
Comment se comporte la France par rapport aux autres pays en Europe ?
Et pour commencer, une bonne nouvelle : la France a pratiquement rejoint cette année le niveau de mix de 37% des autres pays européens (Allemagne, Espagne, France, Italie et Royaume-Uni) constaté lors de la précédente étude sur la formation professionnelle.
Autre point notable, cette progression est constante : de près de 10 points sur un an et de 20 depuis 2012 (33% cette année, 24% l’an dernier et 13% en 2012).
Cette généralisation de projets de formation multimodale dans les entreprises se retrouve d'ailleurs au niveau des dossiers retenus cette année par le jury des E-Learning Excellence Awards 2014.
La progression du mix se réalise avec un baisse lente mais régulière du présentiel (96% en 2011, 95% en 2012 91% en 2013 en France).
Deuxième enseignement du baromètre 2014 de l’évolution de la formation professionnelle en France, cette progression se fait vraisemblablement par son corolaire à savoir l’installation progressive du digital dans l’entreprise.
Le lien entre le digital et le mix formation se constate au travers de la priorité donnée par le DRH/RF à la formation à distance mais également sur la présence des technologies en salle et à distance, les outils de formation collaborative et les Serious Games. Pour ces modalités, ce sont les grandes entreprises (plus de 2 000 salariés) qui se révèlent les plus en avance à la fois pour les E Learning (83% vs 58% pour les entreprises de taille inférieure), les Serious Game (20% vs 8%) et les outils collaboratifs (34% vs 15%).
Comment composer au mieux son mix formation ?
Le mix évolue également qualitativement c'est-à-dire du point de vue de sa composition.
Place à présent aux modules E Learning, aux vidéos, aux classes virtuelles et également… aux MOOC qui représentent 9% des modalités de formation à distance.
A l’heure du collaborateur acteur de sa formation, le baromètre met en évidence une mobilisation des individus à se former dans mais aussi en dehors de l’entreprise ; les modalités d’apprentissage à distance citées (notamment vidéos, MOOC, blog, wiki) étant également disponibles en dehors de l’entreprise.
Quelles sont les modalités préférées des apprenants ?
La progression du mix ne doit cependant pas cacher les préférences affichées des apprenants interrogés pour le « présentiel », le « tutorat » et le « on the job ».
Rien d’illogique pour autant car les modalités préférées sont également celles constitutives des mix les plus réussis : ceux associant le présentiel (moment privilégié d’échanges et d’entrainement), le terrain et le tutorat (moment incontournable de confrontation avec la "vraie vie" sous la houlette d’un pair plus expérimenté) et la formation à distance (moment d’apprentissage « digital » dont l’importance en formation correspond aujourd’hui à celle prise dans notre quotidien).
Tous ces éclairages confirment le « bel avenir » des solutions mix en France dans le cadre d’une réforme privilégiant développement des compétences, logique d’investissement et ouverture à différentes modalités de formation.
