Contrôle de gestion sociale : un nouvel enjeu stratégique ?
L'Association des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion (DFCG) et le cabinet Décision Performance Conseil viennent de publier les résultats du 8ème observatoire international du contrôle de gestion. Dans un premier temps, il en ressort que le contrôle de gestion sociale en France, encore émergeant il y a 10 ans, a atteint un taux de pénétration en entreprise de 31%. Le rapport met également en exergue que 61% des contrôleurs de gestion sociale sont rattachés à la DRH et seulement 25% à la DAF.
Les apports du contrôle de gestion sociale
Les raisons du développement du contrôle de gestion sociale au cours des dix dernières années sont à la fois structurelles et conjoncturelles :
- L’augmentation du poids des frais de personnel dans les coûts des produits et services vendus
- Le renforcement des obligations légales de reporting social : égalité hommes/femmes, politique relative aux seniors, pénibilité, contrat de génération…
- L’évolution des modalités de gestion des hommes (abandon progressif du système taylorien) et la sophistication des politiques de rémunération
- La conjoncture de crise nécessitant la mise sous contrôle de la masse salariale (maîtrise /gel des embauches) et la recherche de rationalisation et d’optimisation (restructurations / redéploiements)
Dans ce contexte, le contrôle de gestion sociale garantit à l’entreprise :
- Une gestion fiable des effectifs et des frais de personnel
- Un pilotage et une analyse des sources d'écarts de la masse salariale
- Un reporting répondant aux obligations RH
- Des indicateurs RH pour faciliter la prise de décision
Les missions du contrôle de gestion sociale
Selon les résultats du 8ème observatoire international du contrôle de gestion, DAF et DRH s’accordent sur les missions principales du contrôle de gestion sociale avec, toutefois, des priorités différentes :
- DAF et DRH s’accordent sur :
- La principale mission du contrôle de gestion sociale porte sur la maîtrise de la masse salariale et l’anticipation de ses dérives (budget, rolling forecast)
- La 3ème mission du contrôle de gestion sociale porte sur la mesure et le suivi de la performance des activités de l’entreprise dans leur dimension RH (productivité, qualité, efficacité)
- DAF et DRH divergent sur la 2ème mission :
- Pour les DAF, il s’agit de garantir la fiabilité des données paie et sociales traduites dans les comptes de l’entreprise (gardien du temple)
- Pour les DRH, il s’agit de bâtir et faire évoluer le Système d'Information Ressources Humaines (SIRH), en cohérence avec le Système d'Information de Gestion (SIG) et les systèmes informatiques (la DRH, souvent moins bien lotie en termes de système d’information, a du mal à répondre aux demandes des managers).
Les principales activités du contrôle de gestion sociale
Mettre en place un contrôle de gestion sociale consiste à développer cinq activités :
- Construire le système de pilotage social de l'entreprise
- Identifier et extraire les données quantitatives du SIRH
- Vérifier leur fiabilité et les fiabiliser si besoin
- Construire les tableaux de bords sociaux
- Communiquer ces tableaux de bord en s'assurant de leur clarté
- Élaborer les documents institutionnels et/ou obligatoires (Bilan Social, NAO, NRE, enquêtes…)
- Analyser les données sociales quantitatives et préconiser des plans d'actions
- Détecter les dysfonctionnements
- Identifier l'origine de ces dysfonctionnements
- Alerter en cas de dérives
- Préconiser les actions correctives
- Maîtriser la masse salariale
- Piloter la masse salariale (budget, suivi)
- Préparer les augmentations et/ou les plans de promotions
- Mener des études ponctuelles (absentéisme, turn-over) et piloter ou participer à des projets RH ou transverses (transformation digitale de l’entreprise)
- Mettre en place et administrer (module GTA) un SIRH : datawarehouse, outils d'extraction, requêtes
Pour aller plus loin, Cegos propose :
- Stage : « Contrôle de gestion sociale » : 3 jours
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