Équilibre vie pro/vie perso : l'émission d'Olivier Delacroix sur Europe 1
Jeudi 13 juin 2019, l'émission d'Olivier Delacroix sur Europe 1, "Partagez vos expériences de vie", était consacrée à l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Retrouvez ici le lien vers le podcast, les témoignages ainsi que le résumé des conseils d'expert.
Sphère privée : définir concrètement ses priorités personnelles
Les témoignages entendus au cours de l'émission illustrent la difficulté de concilier une vie professionnelle riche et passionnante avec un épanouissement dans d'autres sphères de la vie. Le travail peut menacer la vie de couple ou entraîner a posteriori des regrets vis-à-vis de précieux moments perdus avec ses enfants.
Or, la gestion du temps n'est pas qu'une question d'organisation professionnelle. Elle est la gestion de notre vie. Mieux organiser notre temps de travail pourra, bien sûr, nous donner quelques précieuses heures de temps libre pour faire autre chose.
Mais si nous ne savons pas précisément ce que nous voulons faire de ce temps libre, nous risquons de nous laisser emporter par notre travail-passion. De façon "semi-consciente", pour reprendre l'expression d'un témoin de l'émission, nous risquons de passer à côté d'un épanouissement beaucoup plus complet de notre personne.
C'est pourquoi il est si important de se définir des objectifs de vie privée concrets. La méthode des sphères de vie est un excellent moyen pour y parvenir. Elle permet de prendre conscience de l'écart qu'il y a entre la situation actuelle et la situation souhaitée. Elle permet de définir les actions concrètes qui feront varier la taille ou le positionnement de chaque sphère par rapport aux autres.
Sphère professionnelle : s'organiser pour faire l'essentiel
Un bon professionnel n'est pas quelqu'un qui fait tout parfaitement ou rend service à tout le monde. Même dans l'univers des start-up ou des auto-entrepreneurs, il s'agit de faire des choix, comme l'ont illustré plusieurs témoins de l'émission. Définir sa mission et ses grandes priorités, repérer les activités essentielles qui y contribuent et surtout, renoncer à tout faire.
Eviter la to-do list à rallonge
Pour éviter de se laisser envahir par les tâches secondaires, la recette tient en 3 ingrédients :
- Estimer la durée pour accomplir les tâches importantes,
- Planifier ces tâches importantes dans l'agenda,
- Commencer la journée par les tâches les plus importantes.
Cette recette évite de tomber dans les pièges de la to-do list à rallonge, qui nous fait perdre de vue nos priorités en mettant sur le même plan tâches prioritaires et tâches secondaires, et qui nous leurre sur le temps disponible dans la journée pour traiter les imprévus.
Estimer la durée d'une tâche
Attention, estimer la durée nécessaire pour accomplir une tâche est un exercice délicat. Voici deux astuces pour mieux y parvenir :
- Faites une première estimation et mesurez l'écart entre vos prévisions et le temps réel passé à accomplir une tâche. Cela vous donnera une idée du temps moyen à budgéter pour des tâches analogues, et du coefficient multiplicateur à appliquer à vos estimations.
- Découpez vos gros dossiers en sous-objectifs, plus faciles à estimer.
Une fois les priorités planifiées, le plus dur est de tenir le cap. De discerner l'importance de l'urgence et de privilégier l'importance. Et pour cela, il faut savoir renoncer et dire non. Dire non aux projets qui ne sont pas alignés avec notre mission ou nos priorités professionnelles. Dire non à nos diablotins personnels qui voudraient que nous fassions tout parfaitement, que nous rendions service à tout le monde ou que nous nous débarrassions le matin de toutes les petites tâches, soi-disant pour nous "libérer l'esprit". Au contraire, c'est en désobéissant à nos diablotins que nous accomplirons l'essentiel de notre mission, tout en préservant du temps pour la sphère privée de notre vie.
Surcharge de travail : agir dès les premiers signes de surmenage
Malgré ces bonnes pratiques, il arrive que nous nous laissions prendre au piège du surmenage. Avec au départ, une bonne raison : une opportunité à ne pas laisser passer, un projet qui peut tout changer, un client important...
Mais attention, le surmenage est un cercle vicieux. La surcharge de travail génère du stress, et celui-ci nous empêche de penser clairement. En effet, nous perdons de vue nos priorités, avons plus de mal à désobéir à nos diablotins et nous nous laissons davantage tenter par les sirènes de l'urgence. La fatigue ne tarde pas à freiner notre efficacité, le travail s'accumule, nous nous éparpillons de plus en plus. Chaque soir, nous sommes frustrés parce que nous avons beaucoup travaillé mais rien accompli d'essentiel. Ce sentiment d'inefficacité personnelle pèse sur notre moral et nous fatigue encore plus.
Pour éviter de sombrer dans ce cercle vicieux - et échapper à terme au burn out - une seule solution : être attentif.ve aux premiers signaux de surmenage et agir pour retrouver de l'énergie, du discernement et de l'efficacité. Fatigue, manque d'anticipation, difficulté à décider, irritabilité, autant de signaux qui doivent nous alerter.
Pour optimiser votre temps et gérer au mieux vos priorités, de nombreuses formations existent. Grâce à des méthodes et outils, vous serez mieux organisé.e.
Astuces pour se recentrer
Arrivés à ce stade, il s'agit avant tout de retrouver de l'énergie, d'avancer sur l'essentiel en ménageant ses efforts. Voici quelques astuces concrètes pour retrouver un peu d'oxygène :
- Se donner des objectifs journaliers très modestes : deux ou trois tâches importantes, voire une seule ! Commencer par elle(s) le matin, lorsque les neurones sont encore frais et dispos, et déculpabiliser de ne pas en faire plus.
- Inscrire formellement dans les tâches "importantes et urgentes" à faire : "me reposer". Planifier des plages dans l'agenda dédiées au repos, à la détente, au ressourcement.
- Faire une seule chose à la fois : le fonctionnement en mode multitâches est moins efficace et beaucoup plus fatiguant. Fermer la boîte mail pour se concentrer sur les priorités.
- Déléguer. Instaurer avec ses équipes des processus avec un fort degré d'autonomie et de pouvoir de décision décentralisé. Fixer avec elles les limites de délégation, et renoncer à tout contrôler.
- "Décider de ne pas faire" telle ou telle tâche, ce qui est très différent de "ne pas la faire". Lorsqu'on "décide" de ne pas la faire, on la raye de la liste des tâches à faire. Le soulagement est immédiat, le sentiment d'efficacité remonte en flèche !