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Le management des risques fait partie des trois priorités des professionnels des achats avec la RSE et la réduction des coûts. Et justement, on réduit trop souvent le management des risques à la réduction des risques. Découvrez les 4 options à envisager pour manager les risques, c’est-à-dire bien plus de choix qu’il n’y parait.
Commençons par préciser plus globalement ce qu’on entend par management des risques. Ici, comme bien souvent, la réflexion doit précéder l’action. Pour manager des risques il convient d’abord de les analyser, c’est-à-dire d’identifier chaque risque puis de les quantifier afin de les comparer.
Par exemple, si les fournisseurs de notre matière première livrent en retard, est-ce vraiment gênant ? Cet événement est-il susceptible de se produire souvent et dans ce cas est-ce grave en termes de conséquences pour mon entreprise ? Il existe aux Achats des outils pour établir un score (une note) de criticité qui permettent ensuite de prioriser le traitement de ces risques.
Une fois le scoring réalisé, il s’agit de traiter chaque risque identifié comme prioritaire. Voici les 4 options à envisager en commençant par la plus classique, mais pas forcément la plus appropriée.
Reduce ou mitigate en anglais. Pour réduire le risque, on peut agir sur la cause ou/et la conséquence de l’évènement à risque :
Dans les cas où il est inenvisageable, ou trop long, de réduire le niveau du risque, on va devoir l’assumer, au moins dans un premier temps. C’est-à-dire apprendre à vivre avec, ou si vous préférez, accepter de vivre dangereusement. Quand par exemple notre fournisseur de matière première est en situation de monopole, on se doit de faire avec.
Une surveillance accrue du processus d’achat-approvisionnement concerné s’avère alors indispensable le plus en amont possible. L’objet revient à détecter le moindre signe avant-coureur de défaillance afin de pouvoir réagir en conséquence.
"Pousser la patate chaude" à un tiers (compétent) est la troisième option. Reprenons l’exemple de la matière première indispensable. Imaginez qu’elle représente un danger sanitaire délicat à gérer en interne car très éloigné du cœur de métier. Pour rester conforme à la législation : on transfèrera le risque en faisant appel à un laboratoire extérieur qui assumera le risque. Cette technique de transfert de risque consiste très clairement à acheter une partie de son achat à un autre fournisseur.
"Manager c’est renoncer" et c’est cela dont il s’agit : obtenir un "no go" sur le projet d’achat en question. Cette dernière option n’est à envisager qu’en ultime recours car elle représente un véritable risque pour les achats…Ils se verraient accusés de refuser l’obstacle avec comme conséquence leur décrédibilisation. Il va donc falloir faire montre d’un professionnalisme sans faille en appliquant à la lettre une règle d’or en achat : "Les Achats proposent, les clients internes disposent". En d’autres termes, c’est le client interne qui devra laisser tomber sa demande d’achat. Pour ce faire, les Achats devront monter un dossier circonstancié comprenant par exemple plusieurs scénarios dont celui de l’abandon.
Deux impératifs s’avèrent à cet égard plus que nécessaires :
Comme pour le dépouillement d’un appel d’offre, un tableau comparatif pondéré peut être présenté au client interne décideur.
La proposition de choix de la bonne option de traitement du risque est l’occasion pour les Achats de mettre en évidence leur professionnalisme en vue de sécuriser l’entreprise. Il en va de même pour la mise en œuvre qui requiert à son tour des outils et techniques adaptés.
Par ailleurs, c’est aussi l’opportunité pour ces professionnels d’affirmer leur rôle de business partner. En effet, le niveau de risque est souvent à la hauteur de celui de l’opportunité dont l’entreprise peut profiter. Par exemple, pour obtenir un avantage concurrentiel à la vente, l’entreprise peut décider de placer un fournisseur en position de monopole où ni l’acheteur, ni le fournisseur ne peuvent solliciter la concurrence. Les deux parties négocient ainsi une clause de « non-concurrence » en contrepartie d’une « exclusivité ». L’entreprise acheteuse gagne une différentiation à la vente et le fournisseur un volume d’affaire garanti. En clair, les deux partenaires se mettent sciemment en situation d’interdépendance. L’acheteur se doit donc d’assumer un risque que son entreprise a elle-même créée, pour la bonne cause !
Opération impossible