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Acheteurs : quelle est la meilleure méthode pour noter le critère prix d’une offre fournisseur ?

Philippe PetitManager Offre et Expertise Achats - Secteur Public - International Cegos

Pour comparer équitablement des offres fournisseurs, vous devez établir une grille de dépouillement en pondérant les différents critères. Il existe plusieurs méthodes pour noter le critère prix. Formule de GRAMP ou linéaire, laquelle privilégier et pourquoi ? Voici la réponse.

La formule de GRAMP : la meilleure ?

La formule de GRAMP est chère aux acheteurs publics. Avant d’être la meilleure formule de calcul du critère prix, c’est surtout la plus simple, et celle que nous préférons chez Cegos.

Comment mettre en œuvre la formule de GRAMP

Elle consiste à mettre la note maximum (10/10 par exemple) pour le prix le plus bas proposé par les fournisseurs ayant répondu (100 € par exemple) :

Ainsi pour un prix à 200 €, le fournisseur obtiendra la note de 5/10.

Il s’agit donc d’une formule hyperbolique qui atténue les écarts de notes pour les prix très bas et rend impossible l’obtention de la note 0/10.

De manière plus théorique la Formule dite de GRAMP est :

La méthode à éviter

En fait, il y a une solution encore plus simple, voire simpliste, hyper rapide, et pas tout à fait équitable : si vous avez les réponses de 4 fournisseurs par exemple, vous attribuez 4/4 au prix le plus bas, 1/4 au plus haut, 2/4 et 3/4 aux deux autres sans tenir compte des écarts quantitatifs de prix…


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Qu’en est-il avec une méthode linéaire ?

Comme la méthode dite de GRAMP, celle-ci tient compte de ces écarts de prix proposés. Cependant, plutôt qu’une évolution « courbe » en hyperbole, ici on trace tout simplement une droite entre les 2 points extrêmes précédents (100 € ; 10/10 et 200 € ; 5/10) ? Plus simple à dire qu’à calculer, car la formule devient :

c’est-à-dire :

Ce qui correspond à la formule plus théorique que nous proposons en alternative :

Comment choisir ?

Comparons avec la formule de GRAMP en gardant le même exemple : pour le prix médiant de 150 € on obtient la note (médiane) de 7,5/10 pour la formule avec valeurs encadrantes et 6,7/10 pour GRAMP.

Alors, qu’est-ce qui est plus juste ? Impossible de répondre, car chacune traduit un choix a priori concernant ce qui est censé caractériser quantitativement la meilleure offre de prix. Ceci est de surcroît amplifié par la pondération du prix par rapport aux autres critères qui eux-mêmes supportent des notations emprunts de la même subjectivité.

La vraie question à se poser c’est l’équité de traitement : pour les deux, tout va bien à partir du moment où l’acheteur n’utilise qu’une seule et même formule pour toute sa consultation, condition impérieuse en marché public. GRAMP est plus facile à calculer mais un peu plus difficile à comprendre, alors que l’autre c’est exactement l’inverse.

Beaucoup de juristes et d’experts surtout en marchés publics se sont penchés sur la question pour tenter de trouver LA solution parmi bien plus que les deux présentées ici. Leurs analyses montrent que certaines formules accentuent les écarts ou à l’inverse ne sont pas assez discriminantes. Comme les « clés de répartition » par exemple en comptabilité analytique, les chiffres manipulés s’appuient sur des choix arbitraires et tout à fait acceptables. Là non plus, il est illusoire de chercher LA vérité dans les chiffres, même en mettant beaucoup de décimales. Ce qui reste fondamental, c’est de conserver le même modèle tout en reconnaissant ses limites : le calcul « faux » choisi donne un résultat juste car équitable dans son traitement.

Acceptons donc cette subjectivité très humaine tant qu’elle est utilisée par de vrais professionnels.

Sources documentaires : parmi les nombreuses publications sur le sujet, outre celles de la Directions des Affaires Juridiques (DAJ) du Ministère de l’Economie, la plus complète tout en restant compréhensible est celle de l’avocat Yann Simonnet dans Actualité Juridique Droit Administratif (AJDA)du 24 septembre 2018.

Ecrit par

Philippe Petit

Avant de rejoindre Cegos, Philippe a pratiqué achats et ventes, notamment dans le secteur de l'automobile et la distribution spécialisée.Il conçoit, développe et fait développer des formations achat et anime un réseau d'intervenants, acheteurs, juristes et financiers. Il dirige également une formation diplômante "Responsable achats".Par ailleurs, il est auteur et co-auteur de :• Toute la fonction achats, Dunod• La boîte à outils de l’acheteur, Dunod• Toute la fonction management, Dunod
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