Une charte des médias sociaux pour l’entreprise
Sur les médias sociaux, les membres de l’entreprise deviennent des « porte-paroles » de la marque. A commencer par leurs dirigeants et leurs cadres. Mais tous sont concernés : chaque collaborateur est désormais un média, via un blog personnel, un profil Facebook ou un compte Twitter. Voilà une nouvelle opportunité de communication pour la marque mais aussi un danger pour l’entreprise. Une récente décision du tribunal des Prud’hommes vient d’en apporter la preuve. Le meilleur moyen de se prémunir des dérives et de faire des salariés des ambassadeurs de la marque se résume à fixer des règles, par une charte des médias sociaux.
Lors de la première table ronde de l'Atelier BNP-Paribas, sur le thème du "Personal branding au service de la marque", j’intervenais sur ce sujet, en compagnie de Nicolas Bordas, Antoine Sire, Pierre Chappaz et Lilian Mahoukou. J’ai souligné l’intérêt d’une charte des médias sociaux pour l’entreprise.
Identité numérique des salariés
Les individus possèdent une « identité numérique », c’est-à-dire un « profil » sur les réseaux sociaux. Ils deviennent des « médias individuels », véhiculant l’image de leur entreprise, dès lors qu’il en est fait mention. Les entreprises doivent donc compter avec les contributions possibles (positives ou négatives) de leurs collaborateurs sur les réseaux.
L’attitude la plus restrictive consiste à interdire, purement et simplement, à un salarié de créer un profil personnel en lien avec son activité professionnelle (dans le domaine militaire, par exemple). Ou de soumettre la création d’un profil à une autorisation hiérarchique (c’est le cas pour l’agence de Presse Reuters).
L'attitude la plus ouverte se résume à laisser les individus libres, dans un monde libre. Aux expressions, conversations et avis, partagés sur les réseaux sociaux, sans en présumer les conséquences. Autant dire, un idéal...
Dans ce cas, chacun est auteur de ses propos, acteur de sa responsabilité mais risque peut-être, d’encourir des sanctions graves (licenciement,…). Ce qui vient d’arriver, avec la décision récente du tribunal des Prud’Hommes, suite aux propos privés de salariés, échangés sur Facebook, à propos de leur entreprise.
Une charte des médias sociaux permet justement, de prévenir les dérapages et d’encourager les collaborateurs à véhiculer une image positive de la marque.
Prévenir les risques et encourager les initiatives
La charte d’utilisation des médias sociaux permet à une entreprise d’encadrer l’usage qu’en font les collaborateurs. Il s’agit moins de « réglementer » leur utilisation en interne (comme l’usage du téléphone ou de l’Internet) que d’indiquer les bonnes pratiques à suivre en externe, lorsque les membres de l’entreprise interviennent sur les réseaux. Sur la Toile, l’identité personnelle est de plus en plus confondue avec l’identité professionnelle, il est évident que les informations données et les propos tenus par un salarié exposent, d’une manière plus ou moins directe, l’image, et parfois l’activité de l’entreprise.
- Une charte des médias sociaux permettra de prévenir les risques et de responsabiliser les collaborateurs.
- Plus loin, ce document de référence pourra encourager les salariés à intervenir davantage sur les réseaux et à devenir de véritables « ambassadeurs » de la marque.
Concevoir une charte des médias sociaux
Créer un groupe de travail pour établir la charte :
- Prendre en compte la dimension RH et la législation du travail.
Rédiger, publier et diffuser la charte
Accompagner les collaborateurs :
- Créer des ateliers pédagogiques, des réunions ;
- Inciter les collaborateurs à devenir des ambassadeurs de la marque.
Et vous, qu'en pensez-vous ? Avez-vous mis en place une charte des médias sociaux ? Quels sont vos retours d'expérience ?
Voir aussi :
Médias sociaux : les guides de bonnes pratiques
Et plus encore, sur la sociabilité de la marque