Comment développer le digital en formation ?
Le terme digital est partout présent en cette rentrée. Il semble aujourd’hui supplanter dans le langage courant celui de numérique, dont il est pourtant synonyme. Dans son sens 1er, il désigne ce « qui est lié au doigt », mettant ainsi en évidence l’émergence du tactile dans l’utilisation des nouveaux outils technologiques à notre disposition. Wikipédia souligne à ce sujet qu’il s’agit là d’un américanisme populaire traduit en français par numérique, auquel le terme « numérique » doit être préféré d'après l'Académie française »…
Au-delà de la question des termes, la vague « digitale » ou « numérique » déferle donc sur l’entreprise interrogeant à la fois :
- sa culture et modes de fonctionnement,
- ses métiers (commercial, marketing, RH….) et sa manière de les exercer,
- ses façons d’apprendre,
- ses outils.
Concernant l’impact du digital dans les façons d’apprendre, force est de constater une relative hétérogénéité des entreprises en ce qui concerne l’intégration des approches de type «Digital Learning ».
Pourtant, si leurs niveaux de maturité diffèrent, la nécessité de prendre ce nouveau « virage éducatif » apparait à toutes comme une évidence comme le soulignait la dernière étude CEGOS sur la formation.
Passons en revue quelques-uns de ces freins plus ou moins exprimés par les entreprises aujourd’hui et quelques-unes des pistes pour les traiter :
« Trop gadget »
Las d’effets de mode, les responsables formation ou de projets évitent à juste titre toute transposition numérique systématique d’une pédagogie traditionnelle vers le digital sans véritable plus-value pédagogique.
Quelques pistes : Montrer l’intégration harmonieuse d’une approche digitale dans des dispositifs pédagogiques repensés, mettre en avant l’importance de coller davantage aux modalités personnelles actuelles d’utilisation du digital par les apprenants…
« Trop risqué »
Frein à traiter avec la complicité des formateurs, la question de la prise en main des outils reste une difficulté à part entière pour certaines populations ; ceci malgré la convivialité et le caractère intuitif de ces nouveaux supports. L’"investissement temps" nécessaire, la peur de se tromper, d’être ridicule constituent encore pour certains stagiaires et pédagogues autant de freins qu’il s’agira de lever.
Quelques pistes : Faire « Plonger dans la piscine » les pédagogues et les stagiaires et être « exemplaire » à tout niveau de l’entreprise dans cette conduite de changement, accorder le droit à l’erreur et insister sur l’importance de l’expérimentation, valoriser le partage et les échanges de bonnes pratiques…
« Trop cher »
Contexte économique difficile oblige, la question du coût et de l’impact direct ou indirect de l’utilisation du numérique se pose avec une acuité tout particulière. Passé l’effet de mode consistant à faire rentrer le numérique dans la salle de formation, certaines entreprises font même parfois machine arrière, voulant ainsi éviter le caractère ostentatoire de la mise à disposition, par exemple, de tablettes au sein de l’entreprise.
Quelques pistes : Proposer aux participants d’utiliser leurs propres outils digitaux (téléphones mobiles par exemple) dans une logique toujours plus présente du BYOD (« Bring your own device ») et utiliser les APPS gratuites du marché pour introduire le numérique en formation (tels Socrative ou Kahoot)
« Trop ouvert »
Côté technique mieux vaut également faire de votre DSI un allié dans cette transformation. En effet nombre d’entreprises pose la question légitime des modalités et conditions d’ouverture sur l’extérieur des échanges internes.
Quelques pistes : Valider avec la direction informatique les outils collaboratifs avec lesquels vous préconisez à vos collaborateurs de fonctionner (Sharepoint ou Yammer comme «outil de microblogage proposant la mise en place gratuite d'un réseau social interne pour une entreprise ou une communauté spécifique (2) »). Dans ce domaine également, mieux vaut accompagner que de « subir » le changement…
Ces principaux freins sont autant d’occasions de redonner tout son sens à l’intégration du digital dans les modalités de formation et plus généralement dans le fonctionnement global de l’entreprise.
Et vous, quels autres freins et bonnes pratiques, souhaitez-vous partager ?